Page:Molière - L’Avare 1669.djvu/92

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Paix !

Maître Jacques

Monsieur, je ne saurais souffrir les flatteurs ; et je vois que ce qu’il en fait, que ses contrôles perpétuels sur le pain et le vin, le bois, le sel et la chandelle ne sont rien que pour vous gratter et vous faire sa cour. J’enrage de cela, et je suis fâché tous les jours d’entendre ce qu’on dit de vous : car enfin je me sens pour vous de la tendresse, en dépit que j’en aie ; et, après mes chevaux, vous êtes la personne que j’aime le plus.

Harpagon

Pourrais-je savoir de vous, maître Jacques, ce que l’on dit de moi ?

Maître Jacques

Oui, monsieur, si j’étais assuré que cela ne vous fâchât point.

Harpagon

Non, en aucune façon.

Maître Jacques

Pardonnez-moi, je sais fort bien que je vous mettrais en colère.

Harpagon

Point du tout ; au contraire, c’est me