Mais pour qui, je vous prie, un tel préparatif ?
Pour toi premièrement, puis pour ce bon apôtre
Qui veut m’en donner d’une, et m’en jouer d’une autre ;
Pour cet Arménien, ce marchand déguisé,
Introduit sous l’appât d’un conte supposé.
Quoi ! vous ne croyez pas ?…
Lui-même heureusement a découvert sa ruse ;
En disant à Célie, en lui serrant la main,
Que pour elle il venait sous ce prétexte vain,
Il n’a pas aperçu Jeannette, ma fillole,
Laquelle a tout ouï, parole pour parole ;
Et je ne doute point, quoiqu’il n’en ait rien dit,
Que tu ne sois de tout le complice maudit.
Ah ! vous me faites tort. S’il faut qu’on vous affronte,
Croyez qu’il m’a trompé le premier à ce conte.
Veux-tu me faire voir que tu dis vérité ?
Qu’à le chasser mon bras soit du tien assisté ;
Donnons-en à ce fourbe et du long et du large,
Et de tout crime après mon esprit te décharge.