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Page:Molinier - Les Sources de l’histoire de France, 1re partie, vol. 1, 1901.djvu/17

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des meilleurs géographes de l’antiquité, et sa description de la Gaule, souvent citée, est le tableau le plus complet qu’on ait de ce pays au temps d’Auguste. — Pomponius Méla, espagnol d’origine, contemporain de Claude ; les livres II et III de son De situ orbis renferment une description intéressante, faite à grands traits, des côtes de l’Océan et de la mer Intérieure ; pour chaque ville, pour chaque pays cités, l’auteur a su noter les faits les plus caractéristiques. — Dans son Historia naturalis, Pline l’Ancien (mort en 79 ap J.-C.) a recueilli bon nombre de faits intéressant l’histoire et la géographie gauloises ; il n’est exempt ni de crédulité ni d’enfantillage ; c’est un esprit plus érudit que profond, s’attachant souvent trop au détail ; mais on doit lui pardonner ces défauts, en faveur des renseignements innombrables recueillis par ce liseur infatigable. — La Géographie de Ptolémée d’Alexandrie (IIe siècle ap. J.-C.) a un tout autre caractère ; c’est un résumé des observations des savants grecs depuis Eratosthène, un catalogue de pays et de villes avec leurs coordonnées mathématiques. — À ces ouvrages ajoutons les Périples ou livres de route à l’usage des navigateurs, l’Ora maritima de Rufus Festus Avienus (fin du IVe siècle), description en vers des côtes de la mer Intérieure et de l’Océan, l’Anonyme de Ravenne, traduction latine faite au IXe siècle d’un ouvrage grec du VIIe, enfin les textes latins de second ordre, réunis par Riese, sous le titre de Geographi latini minores.

À ces textes géographiques s’en ajoutent d’autres, ayant une tout autre origine et de caractère bien différent. Ce sont avant tout des documents administratifs. Tout d’abord les Itinéraires ou listes des stations de poste de l’Empire : l’Itinerarium Antonini, datant du règne de Caracalla (IIIe siècle), mais dont les meilleurs manuscrits représentent une rédaction du temps de Dioclétien ; l’ltinerarium a Burdegala Hierusalem usque, de l’an 333 ; enfin les Vases apollinaires, gobelets d’argent trouvés à Vicarello et portant en gravure la liste des stations de poste de Gadès à Rome. L’interprétation de ces listes est parfois assez difficile ; les résultats acquis pour la Gaule, centralisés par l’ancienne Commission de topographie des Gaules, ont servi de base aux cartes de M. Longnon et au travail du même inséré an tome IV de la Géographie d’E. Desjardins. Quelques-uns de ces résultats ont, il est vrai, été récemment contestés, parti-