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II.
AUTEURS GRECS ET ROMAINS JUSQU’AUX INVASIONS

La plupart des historiens grecs et latins, bien mieux presque tous les écrivains antiques, ont eu occasion de parler de la Gaule et des Gaulois. On trouvera dans les ouvrages signalés plus haut mention de la plupart de ces auteurs ; on ne parlera ici que de ceux dont les œuvres intéressent plus particulièrement notre ancienne histoire. Le premier en date est Polybe (mort vers 128 av. J. C), le premier écrivain grec qui ait raconté l’histoire de Rome : dans le récit de la seconde guerre punique, il consacre plusieurs pages au passage d’Annibal en Gaule, et ses Histoires ont ici comme ailleurs servi de source principale à Tite-Live. — Puis nous trouvons les Commentaires de Jules César. Les livres I à VII, œuvre du dictateur, furent composés entre 51, date de la fin de la guerre des Gaules, et 46, date de la publication du Brutus de Cicéron, où ce dernier fait de l’ouvrage un éloge souvent cité. Les Commentaires sont de tous points une œuvre excellente, la meilleure source qu’on puisse consulter sur la géographie de l’ancienne Gaule, sur les mœurs et la religion de nos ancêtres. César était admirablement renseigné, il savait voir et juger, et si on a pu lui reprocher certaines exagérations, certaines omissions, l’ouvrage est, dans son ensemble, resté intact. Le texte de César nous est arrivé relativement pur, et paraît aujourd’hui définitivement fixé ; de nos jours, de nombreux travaux, parus tant en France qu’en Allemagne, en ont éclairci tous les passages difficiles. Le livre VIII, récit des deux dernières campagnes de César, est probablement l’œuvre d’un certain A. Hirtius ; dès le temps de Suétone, ce supplément, fort inférieur à l’œuvre originale, était attribué tantôt à cet Hirtius, tantôt à un certain Oppius, écrivains l’un et l’autre peu connus. On trouve encore beaucoup à prendre pour notre histoire dans les Commentarii de bello civile, composés par César lui-même, et dans les suppléments sur les guerres d’Espagne, d’Afrique et d’Alexandrie, attribués tantôt à A. Hirtius,