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tantôt à Oppius. Les autres historiens latins et grecs : Tite-Live (mort 17 ap. J.-C.), Diodore de Sicile (mort vers 50 av. J.-C.), Denys d’Halicarnasse (vers 20 av. J.-C.), Justin, abréviateur de Trogue-Pompée, Suétone, Tacite, Dion Cassius (mort vers 240 ap. J.-C;), Appien d’Alexandrie (IIe siècle ap. J.-C.), etc., fournissent bien des renseignements sur la Gaule indépendante comme sur la Gaule romaine. Une simple énumération suffit pour ces auteurs si connus. Plutarque de Chéronée (mort vers 120 ap. J.-C.) mérite plus qu’une simple mention, et certaines des Vies parallèles sont pour nous de la plus haute importance ; si dans celle de Camille, l’auteur ne nous rapporte guère que des légendes sans autorité, la biographie de Marius renferme le tableau le plus complet que nous ayons de l’invasion cimbro-teutonique ; celle de César, basée en partie sur les Ephemerides du dictateur, journal de route de celui-ci, donne certains faits qui manquent aux Commentaires. — Enfin, pour terminer cette revue rapide de la littérature historique, un mot de l’Histoire auguste. On appelle ainsi un recueil de trente-quatre biographies d’empereurs romains, de 117 à 284, attribuées aux auteurs suivants : Capitolinus, Spartianus, Vulcatius Gallicanus, Trebellius Pollio, Lampridius et Flavius Vopiscus. L’ouvrage, autrefois trop souvent cité, est aujourd’hui justement décrié ; des six auteurs nommés plus haut, les quatre premiers écrivaient au temps de Dioclétien, et tous font montre d’une crédulité et d’une pauvreté d’esprit vraiment extraordinaires ; ils se plaisent au récit d’anecdotes plus ou moins scandaleuses sur la vie des empereurs et n’ont à aucun degré le sens historique. De quel temps date la collection telle que nous l’avons, on ne saurait le déterminer avec précision. Certains Critiques allemands y ont vu un faux du Ve siècle ; d’autres, moins sévères, sans s’abuser sur l’intérêt de l’ouvrage, croient à l’existence réelle de tous ces auteurs, et datent la rédaction de ces biographies du règne de Dioclétien. Si peu intéressant que l’ouvrage soit pour l’histoire générale, il fournit quelques renseignements utiles pour la biographie des empereurs gaulois et l’histoire de l’anarchie militaire, dite des Trente tyrans.

Autrement utile est l’ouvrage d’Ammien Marcellin ; la partie subsistante forme une histoire contemporaine des grandes guerres soutenues au IVe siècle par la maison Constantinienne pour la défense des anciennes frontières de l’Empire. Ayant longtemps vécu dans les