lentes. Célestin, qui avait retenu un coupé, arrangea les petits objets de sa compagne de route et échangea quelques derniers mots avec le président ; le signal de monter dans les wagons fut donné, Agathe se jeta au cou de son oncle, et, non sans étonnement, Célestin, qui s’était penché à la portière ouverte pour lui tendre la main lorsqu’elle grimperait les marches, vit que ce baiser s’égarait jusqu’à réunir la bouche de l’homme mûr à celle de l’enfant.
— Tu me renvoies à Paris pour la dernière fois, oncle chéri, dit Agathe, tu me feras élever près de toi.
— Oui, pour la dernière fois.
Elle s’installa dans le compartiment ; la portière refermée par l’employé, elle sortit le buste au dehors de la vitre, l’oncle se tenait sur le marchepied, murmurant :
— Sois sage, ma mignonne, travaille bien, et je te garderai, je te le promets.
— Tu me l’avais déjà promis l’an dernier.
— Tu étais encore trop enfant, ma chérie, pour t’occuper de bien des dé-