Page:Momas (Fuckwell), Débauchées précoces, 1900.djvu/162

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— Ah ben oui, Rita, c’est autre chose qu’à la pension : tu as du bien beau linge et tu as la peau toute douce, toute douce ; puis, il y a une différence que je ne m’explique pas.

— Rita, devenue rouge cramoisie, s’échappa pour retourner au salon, suivie de l’endiablée morveuse.

Oh, il s’en passe de raides dans bien des maisons, et messieurs les moralistes y perdraient la vue et le raisonnement, s’il leur était accordé d’y examiner de près. Pauvres fous qui s’épuisent à vouloir endiguer le torrent de vie que par l’amour et la volupté la Nature et l’Immensité déversent dans les êtres !

Quelle joie pour un homme du caractère de Célestin, de se trouver à table à côté d’une femme charmante et coquette comme Clotilde, d’une petite amie intelligente et prévenante comme Rita, car il était entr’elles deux.

Clément, placé de l’autre côté de Clotilde, buvait des yeux Rita, dont, par malice, l’avait séparé sa belle-sœur, en mettant entre lui et elle la petite Antonia.