Page:Momas (Fuckwell), Débauchées précoces, 1900.djvu/170

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À Célestin :

« Ah, mon bien chéri ami, j’ai peur d’avoir commis une sottise, en te parlant de Rita ! Quand je pense combien nous étions d’accord dans le chemin de fer, et puis dans la chambre d’hôtel, je regrette bien de ne pas t’avoir conservé pour moi. Tu ne peux t’imaginer combien je pense sans cesse à tout cela et combien je me désole d’avoir consenti à te partager. Te partager, encore si elle, elle le veut bien. Rita est une mauvaise amie, elle ne m’a pas écrit un seul mot depuis qu’elle a quitté la pension, et c’est cependant à moi qu’elle te doit. Ajoute à ce chagrin, que j’ai beaucoup, beaucoup d’ennuis. Mon oncle s’est fâché. J’ai été obligée de lui écrire que tu m’avais gardée la nuit, parce que je pleurais tout le temps en songeant à lui. Il m’écrit pour me dire qu’il est très mécontent de moi, il ne peut s’exprimer autrement, de peur qu’on devine, tu sais quoi, et il me promet de me montrer son mécontentement. Alors, j’ai peur ! S’il allait me faire enfermer comme une enfant perverse et folle. Il m’en a menacée, un jour, si jamais je racontais