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Page:Momas - Voluptés bizarres, 1893.djvu/93

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Elle avait vraiment bien besoin de cet argent !…

Durant les sept années qu’elle passa sous le protectorat du pauvre Raoul, la coquine avait appris à thésauriser, et elle possédait, à l’heure actuelle, de solides et bonnes rentes sur l’État ; et cette fortune relative la laissait souriante, quand elle y songeait.

Elle se disait, non sans raison, qu’à l’heure redoutée, où les frimas viendraient blanchir sa blonde tête et rider ses traits, cette fortune lui servirait à trouver ce qu’elle n’aurait peut-être pu découvrir avec le seul concours de ses charmes anciens.

En attendant cette décrépitude, Hélène menait joyeuse vie, en compagnie de Suzanne.

Les deux femmes s’aimaient plus que jamais… Suzanne surtout, dont les trente deux ans avaient besoin d’une affection sincère, apportait, chaque jour, des raffinements nouveaux dans leurs communs ébats…