de la famille : et de même les familles qui ont ainsi attaché leur appellation aux quartiers ou elles vivent cantonnées dans la campagne romaine, deviendront plus tard les anciennes gentes patriciæ, les Æmilii, les Cornelii, Fabii, Horatii, Menenii, Papirii, Romilii, Sergii, Veturii ; à moins que comme plusieurs autres (les Camilli, Galerii, Lemanii, Pollii, Papinii, Voltinii, par exemple), elles ne s’éteignent tout d’abord. Chose remarquable, il n’en est aucune parmi elles, que l’on voie venir plus tard et pour la première fois, s’installer dans Rome. Là, comme dans le reste de l’Italie, et aussi, sans doute, comme en Grèce, chaque canton se forme peu à peu d’un certain nombre de petites communautés habitant le même lieu, et appartenant aux mêmes familles. C’est bien la maison (οἰϰία) ou la famille hellénique, d’où sortent le Comê ou le Dême (ϰὠμη, δήμος, bourg, tribu), et aussi la tribu des Romains. En Italie, les noms sont analogues : le vicus (οἶϰὸς, signifiant aussi la maison), et le pagus (de pangere, bâtir) indiquent visiblement la réunion du clan sous les mêmes toits ; ce n’est qu’à la longue et par une dérivation du sens littéral que l’usage explique, qu’ils signifieront bourg et village. De même que la maison a son champ, de même le village ou les maisons de la communauté ont leur territoire délimité ; lequel, ainsi que nous le verrons plus loin sera cultivé longtemps encore comme champ patrimonial, c’est-à-dire, d’après la loi de la communauté agraire. La maison-famille des Latins, n’a-t-elle donné naissance à l’agglomération par tribus, que dans les temps postérieurs ? Les Latins n’ont-ils pas plutôt apporté avec eux cette institution toute faite ? Nous ne le saurions dire ; pas plus que nous ne savons si la famille, à côté des parents du sang, n’a pas aussi admis quelquefois dans son sein, des individus d’un sang étranger.
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