Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 1.djvu/77

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
57
ÉTABLISSEMENTS LATINS

nationalité latine. Elle a pu ne pas enfermer toujours dans son alliance la totalité des cités du Latium ; mais elle n’a non plus jamais admis des non-Latins dans son sein. Elle a eu ses pareilles en Grèce, non point tant dans l’Amphyctionie delphienne, que dans les ligues béotienne et étolienne.

Nous nous en tenons à ces quelques linéaments : ne pas se contenter d’une simple esquisse, et vouloir le tableau complet, c’est s’exposer à l’erreur. Nous ne décrirons pas le mouvement et le jeu de ces éléments anciens de l’unité latine : nul témoin n’est venu dire comment les cités se sont tour à tour rapprochées ou évitées. Mais un fait important demeure : c’est que, sans abandonner à jamais, au profit du centre commun, leur autonomie séparée, elles ont cependant éprouvé et activé en elles-mêmes le sentiment d’une commune et réciproque dépendance, et préparé la transition nécessaire du particularisme cantonal, par où commence l’histoire de tous les peuples, à celui de l’unité nationale, par où ils achèvent, ou doivent achever la révolution de leur progrès.