Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 3.djvu/218

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2l4 LIVRIQPIII; CHAPITRE Vl· V — pour ses vaisseaux, les hommespropres au service de · j · la rame. Quant aux citoyens, il les épargne et leur laisse ` leurliberté et leurs avantages actuels, connaissant bien . ' les Pheniciens et les sachant faciles a l'obéissance. Il _ importait, d’ailleurs`,`de _s’assurer autrement qu’avec · unegarnison romaine toute seule, la possession de ce_ port excellent et unique sur. la cote orientale , ainsi · que les riches mines d’argent _du voisinage. La témé- raire entreprise avait prospére 1 téméraire au premier v' chef,- alors que Scipion n’ignorait pas qu’Hasdrubal _ Barca avait reçu de Carthage l’ordre' de passer. dans les Gaules et qu’il manœuv1·ait pour. exécuter sa inissionl `· » _Téméraire encore, parce qu’il eut été facile au Carthagi- nois de passer sur le corps du faible et impuissant déta- chement laissé sur l’Èbre, pour peu que les vainqueurs de Carthagène eussent tarde à revenir dans' leurs lignes. Mais Scipion était déjà rentre dans Tarragone avant qu’Hasdrubal ne se montràt sur le fleuve.`Un succès fa- · _ buleux, du tout à la fois à Neptune et au jeune genéral, ' « ' avait donc couronne sa tentative hasardeuse. Laissant · la `son poste, il avait été jouer et gagner ailleurs une _ . brillante partiel Le miracle delenlèvement de Cartha- ' ` l gène justifiait l’adn1iration des 1nasses pour l’étonnant ' jeune homme. L_es juges plus sévères n’eurent plus qu’à se taire. Scipion fut prorogé indéfiniment dans son · ` - commandement, et il se décida aussitôtà 11e pas reste1· I seulementlimmobile gardien des cols -des Pyrénées. · Déjà, après Carthagène tombée, `tous les Espagnols en A deçà de l’Èbre s’etaient soumis: les princes les plus puis- · sants de'l’Espagne ultérieure échangèrent également la · _ clientèle»de`Carthage contre celle de Rome. Pendant `20a·20s. av.J.—u. l’hiv`er (545-546), Scipion dissout la flotte, ajoute à son_ V · " ‘ armee tous les hommes qu’il en retire; et, assez fort désormais pour occuper a la fois les contrées pyré- . V néennes et'prendre dans`le sud une vive offensive, il ' r