Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 3.djvu/240

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QSB LIVRE III, CHAPITRE VI de message, n’avait pas bougé: Le consul seul lui appor- _ * tait la nouvelle du désastre. Il lui fit jeter aux avant- ‘_ _ postes la tête de 'son frère, répondant en barbare à la ‘ · ' magnanimité d’un adversaire quildédaignait de faire ·la · guerre aux morts, et avait'rendu`les honneurs funèbres _ . aux Lucius Paullus, aux Gracchus et aux Marcellus. Ce _ - V · fut ainsi qu’Hannibal apprit Panéantissementde ses es- . H‘*"¤ll‘"'_ pérances, et que c'en était fait de ses succès. Abandon- dans le Brntnum. , , ,· ‘ , · nant lApul1e, la Lucanie et même Métaponte, il se ré- ` I i' fugia aussitôt au fond du Bruttium, ou les liavres de la . ` cote lui offraient un unique et dernier asile. lQ’énergie des '. ' généraux de Ilome et les hasards inouïs d’une heureuse -, ' · fortune avaient conjuré un danger aussi-grand que le — péril de Cannes; et qui seul suffirait à justifie1··lfopiniâtre ( _ séjour du héros carthaginois en Italie. 'A Rome, la joie · fut sans bornes. Les affaires reprirent leur cours comme ' en temps de paix. Chacun sentait queîl’heure de la crise I h était passée. `» 1 _ . · . Tümrë «*'=~f¤?t` On` ne se pressa pas d'en finir pourtant. ,Sénat et |l1·lll5 I3 QIIUITU. ·· · . . , · , . · . citoyens, tous se sentaient épuisespar tant d efforts et ‘ · de dépenses en énergie morale et matérielle: on se laissait aller au repos et à la sécurité. L'arrnée, la flotte ` · diminuées; les paysans romains et latins retournant à `— ` ` leurs métairies désertes ; le trésor remplissant ses · ' ‘ caisses par la vente d’une partie des domaines de Cam-' _ · panie ; l’administration publique réformée; les dé- ~ ~ l sordres invétérés supprimés ;. les emprunts volontaires 4 “” ` de guerre se payant régulièrement; les cités latines · encore en arrière rappeléesà leurs devoirs. et con- traintes à verser de lourds intérêts: tel est le tableau que nous offre la Métropole. Pendant ce temps, la- _ _ guerre semble morte en Italie. Preuve nouvelle et éton- · hante du génie militaire .diHam1ibal·; preuve bien I- grande aussi de l’incapacité des généraux romains enr I voyés alors contre lui; on le voit,. pendant quatre_ anf ( _