Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 3.djvu/46

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A ' 42 LIVRE III,'CHAPITRE I1. ·`···de·Rome.·Rome·n’avait ni à·juger·les¤Mamertins, ni. à · ·venger·les Siciliens de·Messine: +‘S'il ne-s’était· agi que · de la·possession decette place entre les`—Mamertins et ' ' ‘ Syracuse,·sans nul douteî elle eût pu laisserëaller les " chosesL··Elle voulait . l’empire de l’Italie, comme Car- ·* thage voulait la possession de la Sicile; rien de~plu's, ` rien de moins; et·l’on peut douter `qu’à· cette heure ` ·l’une on liautre songeât à dépasser ses propres frontières. Il avait semblé utile à toutes deux qu'un État inter- médiaire les séparât. Les·Carthaginois l’eussent voulu, placé 'à ·Tarente : les Romains le désiraientàSyracuse et à 4 ' Messine: ‘-Mais la chose devenant-impossible, l’une et ' l"autre voulaient aussi, se fortiliant chacune aux dépens ' de salrivale; absorber tout·le territoire neutre. En Italie, · ° Carthage avaititenté d’enlever·Rhégium et Tarente, au '*moment ou Rome mettait la main surelles; et le hasard · , seul avait fait échouer sa tentative. Rome àison tour, l ' rencontrait l'occasion p1·opice de rattacher Messine à la Symmachie latine : ne pas agiraussitôt; c'était condam- ‘ ner la ville sicilienne, hors d’état de défendre son indéî pendance, et hostile à‘ Syracuse, ai se jeter dans les bras · · · des*Africains. Fallait-il donc laisseriéchapper¤·l’heure unique, et qui ne reviendrait plus, ou l’on pouvait s’em- -· 'parer de la tête de pont d’entre l’Italie`et la Sicile, et _ s’en assurerà toujoursle domaine, en y·mettant bonne ··et solide garnison ? Était-il sage, renonçant à Messine, ` de renoncei· aussi à la possession du dernier passage A h restélibrc entre l’est et l’ouest, et de sacrifier ainsi les ‘ _ franchises commerciales de .l’Italie‘? ·D’un autre côté, quittant le terrain des sentiments moraux et de .la jus- ·· ’ tice politique,.·l'occupation de Messine prêtait~ matière, . · de tres-sérieuses·objections. On aprait la guerreavec · , Carthage, il n’en fallait pas douter!'Que si on ne recu- ··lait pas* devant; une telle perspective,·Rome,- après tout, V · ·*niayant point à la~· redouter, encore -COllV6ll3IÉ·ll· de