Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 4.djvu/114

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» _Mo` I LIVRE IIII, CHAPITRE Xl ` l ‘ les autres, ils n’inventaient que des palliatifs; etleurs plus utiles réformes, le perfectionnement de la justice, . . le partage des terres` domaniales, ' inopportunéinent ou insuflisamment conçues, `ne firent que préparer de nouveaux dangers à l’avenir. Ils tardèrent à la· bourer le champ dans la saison propice; et les semences · · par eux jetées se tournèrent en ivraie, malgré eux. Les · générations qui suivirent, appelées à traverser la tempête révolutionnai_re, ont cru voir l’âge d’or de Rome dans le ` siècle qui suivit les guerres contre Hannibal; et Caton · leur est apparu comme le modèle de l’l1omme'd’État ' romain l Mais ce calme n’était autre cliose que le silence ` ' — du vent avant l’orage. Ce siècle fut celui des médiocrités: il ressembleà l’ère du ministère Walpole chezles Anglais . modernes: mais il ne se trouva point à Rome un Chatam pour rajeunir le sang et rétablir dans les veines du _ peuple le mouvement trop longtempsarrêté de la circu- lation.` Où qu’on porte les regards, on ne voit da11sl’a11- · tique structure que fissures et crevasses : les bras sont à l’œuvre tantôt pour les fermer, tantôt aussi pour les élargir : nulle part il n’est trace de dispositions prises pour un 1·emaniement ou pour une 1·econstruction géné- · rale de l’éditice. La question qui se pose n’est' plus de savoir s’il y aura un écroulement, mais bien quand il aura lieu. Jamais la constitution romaine n'est demeurée plus stable dans'ses formes que durant la périodequi va de la . guerre de Sicile à la troisième gucrrede Macédoine et quelque trente ans au delà : stabilité illusoire pou1·tant, l ici comme dans les aut1·es parties de la société romaine. 4 Loin qu’elle attestât la santé et la force, elle était au c011- . traire le symptôme de la maladie àases débuts, et le pré-, curseur de la révolution prochaine ·! '