Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 4.djvu/172

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du monde, c`est l’admission de la « mère Phrygienne des Dieux » parmi les divinités publiques et reconnues der la cité romaine. Dans l’une des dernières années de la terrible_ guerre d’Hannibal (550), le gouvernement dut ` condescendre aux exigences de la foule. Une ambassade · solennelle fut donc envoyée à Pessinonte, ville de la Galatie d’Asie mineure: ‘ là, les prêtres du lieu remirent aux étrangers une borne grossière, « effigie sincère, » disaient-ils, « de la grande mère Cybèle l » Elle fut amenée dans Rome avec une pompe_ inouïe , et en mémoire du joyeux evenement on vit se fonder parmi les citoyens des hautes classes des associations [sodalitatés], — dont les membres se donnaient de splendides f`estins tour à tour,[nmtitot-tones] ; associations qui n’ont pas peu contribué à étendre chez les Romains les habitudes de club et de coteries politiques ? Cybèle admise officiellement dans Rome, la porte s’ouvrit toute grande aux cultes orientaux. Le Sénat eut beau laire résistance, exiger que les prêtres castrats des nouveaux·dieux. ’les Gaulois .(Galli),·comme on les appelait, restassent des étrangers ; et interdire à tout citoyen romain d’entrer dans leur collège de pieux eunuques; les solennités, les magnificences "et les orgies en l’honneur de la « grande mère» ; ces prêtres, vêtus à l'orientale, mendiant dans les rues de porte en porte, avec leur chef`, eunuque comme eux, à leur tête au bruit des fifres, des cymbales et d’une musique asiatique; tout cet appareil enfin d’un culte à la fois sensuel et monacal exercèrent· une action

A · * (Tite-Liv., 29, 10 et s. - V. Preller, Magna mater Idea, pp. 445 et ‘ s, et 735 et s.[ ·

. ’ [ll est curieux de comparer avec le récit simple et nu de Tite-Live, celui d’Ovide : (Fast, 4, 247 et s.) qui ressemble à s’y méprendre à la légende d’une_de ces vierges noires, rapportées d’Asie au moyen âge par certains pieux chevaliers — La pierre de la grande mère n’etait autre, à ce qu’il_ semble, qu’un météorite trouve dans les champs : nigellus tapis, etc., dit Prudent., lllartyrr roman. 206.] __: