· ·t74 . LIVRE tit, CHAPITRE XII.] ` prop1·es affaires, pour celles deses relations, et pour ' celles de la cité. Il lui en reste pou1· la conversation et ` ` i le plaisir. ll fait tout vite et sans phrases: dans son activité consciencieuse et sérieuse, il ne hait rien tant · - que de s'alï'airer à cent choses à la fois, ou à des ‘ bagatelles. — Tel fut Caton. Aux yeux de ses contem- I porains et de la postéritéil est demeuré le vrai type du citoyen romain. En lui s'étaient incarnés, sous une ' 1·ude enveloppe, je ne ler nie pas, l’esprit d’action et T la droiture des vieux républicains, faisant honte à l'oi- siveté malsaine et déréglée des Grecs. Il a bien mérité ’ que le poëte dit de lui plus tard : · `« Toutes ces pratiques étrangères ne sont qu’innom- _ » brables roueries. Nul dans le monde ne se conduit Q . ' » mieux que le citoyen romain : cent_ Socrates, po_ur moi, g A , » ·ne valent pas un Caton l » ' · . ` .1.es mœurs _ L’histoi1·e n’acceptera pas, nous le voulons , un tel “‘f‘"°“°‘· ' jugement à ja lettre; mais pour qui assiste à la révolu- · · tion complète de ·la, vie et de la pensée apportées dans ` Rome par un hellénisme abàtardi, il semble d’abord . que loin d’adoucir la sentence, il convienne de la pro- ' · noncer plus sévèrel V En elïet, les liens de la famille se relàchaient avec I Ã une etïrayante rapidité. Les habitudes de débauche dans _ · p la·c0mpagnie des courtisanes et des jeunes garçons ga- · gnaient partout comme une lèpre, et la loi devenait impuissante à y porter le remède. En vain Caton, étant ass av. J.·c. censeur (570), établit une lourde taxe sur le luxeabo- minable des esclaves entretenus à de telles fins. Sa ten- _ ~ tative resta sans eiïetj et la taxe au bout de deux ans disparut-dans l’impot p1·oportionnel su1· l’ensemble des h 2:4. biens. Les célibataires, dont le nombre avait, dès 520, provoque de sérieuses plaintes, allaient de même en , _ augmentant, et le divorce devenait quotidien. D’épou- · _ tvantablescrimes se eommettaient au sein des plus nota- '
