2Uî LIVHE lil, ClIAPI'I'RE..Xl\’ siècle se relève et s’idéalise, lorsqu'elle parvient un seul moment à oublier les détails terre à terre et les mœurs f dégénérées de la société athénienne, sans pour cela ren- trer dans l’ornière des i_mitations de l'ancienne école? ll nous reste un spécimen unique de la parodie héroïque, . l'A·mp]zitry0n de Plante. Un souffle plus pm·,~ plus poé- ` tique, ne circule—t·il pas dans ce drame, ruine précieuse entre toutes, parmi les précieux débris du théâtre de ces temps? L’ironique respect des mortels y fait accueilà des ` dieux d'l1un1eur acco1·te: les grandesfigures dumonde héroïque y contrastent merveilleusement avec la poltron- V nerie burlesque des esclaves; et le tonne1·1·e et les éclairs A d’un dénoûrnent quasi épique y accompagnent digne- ment la naissance du fils de Jupiter. Si l’on comparele sans-façon narquois de Vauteur comique, quand ·il se 4 joue ainsi des anciens mythes, avec la licence habituelle de ses aut1·es drames plus spécialement consacrés à la peinture de lavie des habitants d’Athènes, on l’absoudra_ _ facilement de son il'l"td\’(Ãl`€llC6 d'ailleurs très-poétique. kAux yeux dela morale et de l’lnstoire, on 11e saurait voir 4 là un crime à reprocher aux écrivains de la comédie nouvelle : il y aurait injustice à imputer ài faute à tel ou tel d'entre eux de ne s’étre pas élevé plus haut que _son siècle : leu1·` œuvre a subi le contre-coup de la dé- I générescence populaire, loin qu'elle l’ait amenée. Que si . maintenant l'on vent apprecier 'a sa_juste valeur l’in- lluence de cette comédiesur les mœurs romaines, il faut bien jeter la sondejusqu`au fond de l’abîme ai peine recou- vert parles élégances et les délicatesses de la civilisation grecque contemporaine. C'est peu de chose, à n1on sens, ‘ que ces grossièretés ordurières, évitées par Ménanclre, et qui salissent les pages de ses cont`rè1·es. Je me sens bien 4 i autrement choqué par la stérilité navrante de la vie que cette société mène: les seules oasis qui s’y rencontrent, l’amour sensuel et l’ivresse les remplissent!_Je me sens
