Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 4.djvu/211

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LA LITTERATURE ET UART " 207 n’en pas douter, à de tout autres- nécessités qu’à des règles d’esthétique. Exposer le tableau des rapports ' sociaux dans Rome, tels que ceux que déroule la co'- ` médie nouvelle à Athènes, c’eut été, aux yeux de”la — _ Rome du siècle d’Hannibal, commettre ·un, odieux' w attentat contre les bonnes mœurs et le bon ordre dans la · Cité. Et comme alors lesjeux de la scèneetaient donnés — · , par les édiles et les préteurs, tous dans la dépendance du Sénat; comme les solennités des fêtes extraordinaires, _ les jeux funéraires par exemple, etaient astreints à l’au· t. torisation préalable du gouvernementgcomme enfin la police romaine prenant partout ses coudées franches y V mettait moins de façons encore au regard des représen- tations comiques; »on voit de suite pourquoi, même ' après son admission dans le programme des festivités ' populaires, la comédie n’a jamais eu licence de placer ` un Romain sur la scène; et pourquoi, dans Rome même, · · elle restait bannie pour ainsi dire à l’étranger. · ·' Plus rigoureuse_eucore était la prohibition imposée La politique aux auteurs de nommer un personnage vivant avec ,,,6 ,îbî§B:Ãm_ I éloge ou· avec blâme, ou de faire 1ns1d1eusement allu- sion à quelques—uns·des événements du jour. Gl1ercl1ez` dans tout le répertoire de Plaute et des comiques venus . après_lui, vous n’y trouverez pas un mot, un seul rmot . — ayant pu jamais attirer un procès pour injure ou pour` · diffamation ‘. A part quelques plaisanteries fort légères, _ le poëterespecte toujours les susceptibilités cliatouilleu- · ‘ 4 * Bacc/rides, 35. # T1·inuniiis,· 3, 1*, 8. — Trucul., 3, 2, 25. L- R4 Nœvius aussi, qui d’ordinaire se génant moins que ses confrères, se A ` moque des Prxenestins et des Lanuviens (Comm, 2l, Ii'.). Les rap- ports furent fréquemment tendus entre les Przenestins et les Romains * (Tite-Liv., 23, 20, 42, 1) : les exécutions qui eurent lieu au temps des ._ guerres de Pyrrhus (ll. p. 207) et la catastrophe contemporaine de , Sylla en font foi._—Naturellement, la cénsure n’arrelait pas au passage les plaisanteries innocentes, comme celles qu’on lit dans le_s Captifs ' - (Captivi), 1, 2, 56·et 4, 2, 191). — Notons aussi le curieux compliment adresse ii Masszilie dans la Casina (5, 4, ·[). ' _