Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 4.djvu/259

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

— ` LA Llil`TlÉliA'l`UliE ET L’AB'l` A 255 4 nel. Si Énée ne londe plus Rome, il a du IllOlllS apporte - les pénates romains en Italie; il les a installés dans La- vinium, qu’il a ekprès bâtie, et son lils Ascugne a cons- I I t1·uit Albe, eitc mère de Borne et antique capitale du ' Latium. Tout cela n’etait que pauvres et maladroites inventions. Le vrai ltoinain a—t—il pu s'entendre dire, sans crier à l’al.»omination, que les prerniers dieux Pénatesde i Borne, uu lieu de venii· tout d’abord se poser da11s leur temple, près du Forum, auraient fait un premier séjour r I ' E1 Laviniuin? Les 'fables grecques'durent sonner plus s mal encore à son oreille, quand, à les entendre, ce n’est · plus qu’au petit-Ills que les dieux accordent ce`que,‘ se- ' _ lon la legende nationale, l’aïeul aurait dejà recu. Quoi ' qu’i| e11 soit, la rédaction nouvelle suffisait à son objet: sans donner un démenti formel aux origines romaines pures, elle donnait satisfaction aux tendances de l’liel- lenisine; elle légitimait e11 quelque sorte lespretentions, , dejà fort à la mode, des « descendants`d'Énee» (p.l8(i): bientôt la fablegrecque sera l’l1istoire oflicielle et sté- reotypée de la gmmle ville.` · » — En dehors des origines, les l1isto1·iogi·apl1es- grecs 11G s’étaient d’ailleurs que peu ou point occupés de Rome. Aussi, pour-nous, toutle récit des faits subséquents de- . coule exclusivement des sources nationales, la même ou en face des rares documents qui 110us restent, il11’est . plus guère possible d’opé1·er le départ e11tre les tradi- tions etrangeres aux Annales publiques et les notices extraites de cellesci, e11tre les événements l.l`&1lISl'l`llS par elles aux` premiers Clll'Olll(|ll€tll‘S et les 3(l(lll.lOllS qu’ils y ont pu faimtle leu1· cru. Du n1oins ces clgroniqueurs ne sont—ils pas coupables des plagiats anecdotiques c0n1111is plus tard envers Hérodote ': ils n’avaient point songe >‘ Comme, par exemple, les incidents du siège de Gabies [Tit.-Liv., I 1,51) et suiv.], inntes des aventures de Zopyre et du tyran T/trasybule