Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 4.djvu/260

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il 256 , » LIVRE III, CHAPITRE XIVI _ i. encore à demander aux Grecs, pour ces temps, la ma-. '_ _ tière de leur narration. Mais bientôt, et le fait 1},CD est _ que plus curieux, tous les écrivains, Caton, Yennemi des Grecs,Tà·leur tête, _se voient, bon gré 1nal gré, en- traînés par le courant : ils tentent, non-seulement de I _rattacher Rome à--la Hellade : bien plus, ils veulent ' faire des Italiques·et des Grecs un peuple appartenant ‘ jadis à ·la même. nationalité. De là, ces histoires des · Italiques primitifs ou Aborlgènes venus de la Grèce, - de ces Pëlasges ou Grecs primitifs descendus aussi en Italie I I _ · , naswam ' Les récits qui courentgle pays suivent la pente des ` l""°""`f'll"""' temps durant toute l’ère des rois jusqu’à l’institution de ‘ · la République: faiblement renoués entre eux par un lil . _ des plus ténus, ils présentent toutefois une sorte d’e11- , semble, Mais à·l’apparition de la République, la légende _ · ` tarit t0ut à coup. Ge sera désormais une œuvre ardue, que _ ` dis-je! impossible, que de vouloir tirer des livres des pon- _ tlfes et des observations officielles, la matière d'une na1·- ' ration qui s’e_nchaîne et soit lisible. Les an11alistes en V6l‘É le comprirent très-bien. Àussi voyons-nousNaevius sau- ` ter tout à coup del’époque des rois à la guerre de Sicile. A » Aussi Ennius, qui en est encore à la royauté au troisième de ses dia:-ltvlt livres, raconte-t-il la guerre de Pyrrhus_ ‘ · dès le sixième: à peine s’il a pu esquisser en courant " les deux premiers siècles de l’établisement républicain. y -' -— Comment firent de leur côté les annalistes en langue grecque? Nous 116 pouvons le dire. Caton, lui, s’en tira à sa manière. Il n’éprouve nul plaisir à raconter sl les mets » servis· sur. la table du grand pontife, le blé souvent » encl1éri, et les éclipses deilune ou de soleil ! » Là·des· sus, il consacre ses second et t1·oisième_livres à l’l1istoire [Hérodote, III, 154 et suiv.- I, 22]; ou encore le conte de lwœjoosition - ‘ de Romulus enfant, copié d’après l'historiette` de la jeunesse de Cy- . rus, du même auteur [I, MO et suiv,]. · _