LIVRE. lV,.‘Cljl`APlÀTRE I ` h lui_ abandonner sa propre couronne. ·D_émétrius voulut ` mettre fin—à cette folle aventure: il_ se saisit_du préten_— dant et l'envoya 'à Rome.- Le Sénat faisait de lui si peu de cas, qu’il le `relégua dans une villeitalique, sans 'prendre la peine de le faire surveiller. Il s'enf`uit, arriva à Milet, et.v fut arrêté encore par les magistrats de`la. cité, qui en référèrent aux commissaires romains.- Que devaient-ils faire de leur captil"?—Laiss,ez-le courir! leur · _ fut-il répondu.,C'est ce qui eut lieu. Aussitôt il s’en vint . en Thrace chercher fortune. Chose étrange. 'il est re- _ connu et trouve appui, soit auprès _des princes‘bar· ' ibares Térès, mari de sa sœur consanguine, et Barsri- bas, soit même auprès des Byzantins, d’ordinaire plus prudents. Fort de l’assistance des Thraccs, il pénètre _en Macédoine. Battu d’abord, ilremporte bientôt la vic toire sur lesmilices locales dans l'0domantique,‘au delà du Strymon: il est de nouveau victorieux en deçà du fleuve : toute la Macédoine est dans ses mains. Son his- _ toire abeau n’etre·qu'un roman; on a beau savoir que _ le vrai Philippe, fils de Persée, est mort ai Alba, dans sa _ l _dix-huitième année; que l’aventurier` n’est rien moins que prince de Macédoine; qu’il s’appelle Amlriscos; ' qu’iln’est qulun simple foulon d’Adramytte: le peuple macédonien, avec ses habitudes et ses instincts monar- I chiques, sans se préoccuper longtemps de la naissance légitimeiou non du`prétendant, rentre à son 'appel · dans lîornière ancienne. Déja arrivent tout courant des ~ linessagers de·'Ilhessalie: ils annoncent l’invasion' de leur territoire par lé Pseudo-Philippe. Le commissaire ro- main Nasica, envoyé de Rome sans un soldat, dans la croyance qu’il suffirait d’un mot pour faire avorter une I uSui·p;ça0««` insensée, se voit contraint d’appeler au plus ^ vite les contingents de l’Achaïe et de Pergame, et de protéger la Thessalie, si faire sa peut, avec, les Achéens tout seuls; puis bientôt le préteur juveittius arrive
