Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 4.djvu/355

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tants. Tous ceux qui ne périrent pas furent vendus comme esclaves; ·la ville ne perdit pas seulement ses murs et sa citadelleyrigueur inévitable, dès`que Rome- ne voulait pas s’y établir en force; elle fut rasée tout-entière V [œquota solo] ; les imprécations solennelles d’usage défendirent de rien `reconstruire jamais. sur le lieu -fait désert; et son territoire échut en partie à Sicyone, à la charge de défrayer, à défaut d’elle, les fêtes nationales Isthmiqnes : le reste fut déclaré domaine du peuple romain. Ainsi tomba « la prunelle de l'œil de la Hellade », le dernier et précieux joyau de cette terre de Grèce; jadis si riche en cités !

Que si nous jetons un dern_ier regard sur cette grande catastrophe, reconnaissons avec l'impartiale histoire, ce que les plus sages d’entre les Grecs d’alors ont reconnu sans détour, qu`on ne saurait imputer ·à faute aux Romains l’explosion de la guerre d’Achaïe. l'intervention des armes romaines a été tout d’abord appelée par des violations imprudentes de la for jurée, par les témérités les plus folles’ de la partde leurs chétifs clients.’La suppression de l’indépendance vaine et vide des ligues grecques, et, avec elles, de tout cet esprit de vertige hâbleur et pernicieux, devint un bonheur pour la contrée.

Le gouvernement du général romain placé à, la tête de la province de Macédoine, tout en `laissant beaucoup à désirer assurément, valait infiniment mieux que le perpétuel imbroglio administratif de confédérations chaque jour aux prises avec les commissions,envoyées de Rome. A dater de ce jour le Péloponnèse cesse d?être·le grand lieu d’embauchage de la soldatesque; il est attesté, Qet la chose se comprend d’elle-même, qu’avee le gouvernement direct de la République, la sûreté et le bien·être publics ressuscitaient à peut près partout; les Grecs d’alors appliquaient et non sans raison, à la chute de leur indépendance nationale, le mot fameux