Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 4.djvu/356

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

352 _' LIVRE IV,. CHAPITRE Ii p de Thémistocle : « La ruine a détourné la ruiuel » L'iu= - dulgence exceptionnelle de Rome envers la' _Hellade ` à s’éclaire d'un jour complet, dès qu'on jette lesyeux sur ` la condition imposée par elle, à.la même époque, aux . Phéniciens et aux Espagnols. Traiter durement les·bar· · bares semblait chose permise; maisenvers lesGrecs, les i Romains du siècle des*Scipions pratiquaient déjà la maxime qui sera plus tard dans la bouche de l’empereur V 'Trajan: « Il serait d’un barbara et d’un hommef cruel » d’enlever à Athènes et à Sparte l’ombre qui leur reste » de leur ancienne liberté! » Aussi la catastrophe de Corinthe vient·elle faire un péniblecoutraste sur le fond _ du tableau; au milieu des tempéraments adoucis dont use part0ut`le.vainqueur, elle soulève jusqu'à l’indigna- tion des panégyristes dcs horreurs de Carthage et de Numance: rien ne l’excuse, en effet, dans le droit pu- , -blic de Rome, pas même les injures proférées contre les ambassadeurs dans les rues de la malheureuse villel ~ Que l’ou segarde pourtant d’attrihuer l’odieux supplice A à la brutalité d’un seul homme, de Mummius moins que de tout autre :·Mummius, je le répète. n’a été que l’exé- ~ ._ cuteur'd'uné mesure froidement délibérée, froidement >î_ décidée en plein Sénatr ·Plus d'uu honjuge y recon- " naîtra la main du parti mercantile, qui, à cette épo- que,—s’est introduit dans la région politique, et granà — dit à côté de l’aristocratie. En frappant Corinthe, on a i voulu frapper la rivale commerciale. S’il est bienvrai que les grostraiiquants romains ont eu,voix induente ' dans le règlementdes affaires dela Grèce, on comprend I ` · pourquoi Corinthe a précisément payé pour le crime de · ' tous;· pourquoi, non contents de la détruire dans_le j ‘ présent} ses juges l’ont aussi dévouée et proscrite pour .' , l’avenir: défendant à tous de s’établir jamais sur ce sol 4 propice aux échanges commerciaux. Le centre des af- ` fairesipour les spéculateurs romains, qui maintenant ,