Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 5.djvu/116

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

'_ll2 LIVRE IV, CHAPITRE IV ' tenir une candidature toute constitutionnelle, pleinement _ · justifiée dTailleurs par le mérite de ce personnage énergique t et nullement opposant, il n’eût rien pu sortir de là que l’inscription d'tme famille nouvelle dans les fastes consu- laires. Malheureusement il n’en fut point ainsi. Marius n'était pointnoble; et il avait le tort d'aspirer à la magis¢ ·trature supreme. Il _encourait le mépris de toute la caste V régnante : il·n’était qu’un impudent novateur et qu’un révolutionnaire! Comme jadis les patriciens envers le · plébéien se portant candidat aux grandes charges, la noblesse agira aujourd’hui envers Marius, et cette fois même sans avoir pour soi la lettre du droit publicl _ Metellus bafoue son brave subalterne; il a contre lui d`aigres plaisanteries : tt Qu’il attende donc pour poser sa candidar - pture: mon fils, qui sera son compétiteur, n’a point » encore de barbe au menton! » A la dernière heure`seu— lement, et le plus disgracieusement du monde, un congé lui est donné, pour aller à Rome solliciter le consulat de 107 av. J.·c. l’an 647. Mais bientot Marius se venge avec usure de -l’injustice de son général. Devant le peuple ébahi il fustige Metellus à'l’encontre de la loi militaire et desjustes conve- nances: il le montre administrant mal, guerroyant mal : à cette foule qu’il flatte, et qui tous les jours se croit odieu- _ sement trahie par les conspirations secrètes, indubitables de l’aristocratie, il débite le sot conte de la trahison de l’ex-consul. A l’entendre, Metellus, pour se perpétuer dans son commandement, traîne à dessein la guerre en longueur. Les badauds de la rue crient il l’évidence du fait :_ bon ` nombre de malveillants, qui pour de bonnes ou de mau-_ ‘ ‘ vaises raisons, en veulent au pouvoir, les marchands notamment, irrités, non sans motifs, saisissent aux cheveux l’occasion qui s'otl`re de porter à l’aristocratie la blessure qui `lui sera le plus sensible; et Marius est élu à_ une, énorme majorité. De plus, bien que sous l’empire de la loi de Gaius Gracchus, il appartienne au Sénat de répartir les affaires entre les deux consuls (p. 64), un plébiscite excep-