Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 5.djvu/152

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148 I LIVRE 1V, CHAPlTRE V Metellus, Publius Rutilius _ Rufus et Gaius Marius en . Afrique. Il ne s’agissait plus de combattre un Pyrrhus, un Hannibal, mais seulement de rétabliren face des Barbares du nord le renom de la supériorité tant de fois établie des · armes et de la tactique romaines. Il _nc fallait point un héros :‘ il snüisait d’un bon et vigoureux soldat. 'Mais, à _ cette heure, -tout devenait possible, tout, hormis une décision ~ impartiale en matière d’administration. Aux . yeux de l’opinion, le gouvernement avait fait banque- route ài toute confiance, et- lausentence portée contre lui ' · par lo peuple au temps de la guerre de Jugurtha, nc pou- vait pas ne pas être aujourd’hui tout ce qu’elle avait été ' hier. Aussi les meilleurs capitaines appartenant à l’aristo- cratie durent—ils céder la place au cours méme de leur _ brillante carrière, aussitot qu’il eut surgi un autre oiïicier . do renom. Rabaissant leurs services devant l’assemblée populaire, et s’intitulant le -candidat de l’opposition, celui- ci se tit du coup porter jusqu’au pinacle. Qu’y a·t-il d’éton- nant à voir se renouveler de plus fort, après les défaites de · Gnœus Mallius et de Quintus Cœpion, l’incident qui ' s’était produit même après les victoires de Metellus? Donc, _ malgré la loi qui ne voulait pas qu’on put ètre promu deux - A fois de suite au consulat, Gains Marius osa briguer une _ · élection nouvelle à. la fonction supreme. Non-seulement roi av. J.·c. il fut nommé pour 650, alors qu’il commandait encore en _ Afrique: non-seulement il lui fut donné pour province le généralat de la guerre des Gaules : mais le consulat lui fut romeo. en outre déféré pour cinq années consécutives (650-654). Insulte manifeste et calculée à l’adresse de la noblesse, de ses sentiments exclusifs,°et de ses dédains insensés et r aveugles envers l’homme nouveau! Uévénement n’en était pas moins inouï dansles fastes de la République: il' . constituait une atteinte flagrante ai l’esprit de ses libres lois. Quoi qu_’il en soit, le commandement supreme, inconsti- tutionnellement conféré au premier général démocrate, laissera des traces profondes, il jamais visibles, dans tout