Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 5.djvu/342

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. 338 LIVRE IV, CHAPITRE IX les événements possibles de la nuit, donna le signal, sur le tard, dans_l’après-midi. La mêlée fut opiniàtre et san- _ glante. Son aile gauche, conduite par lui, céda et recula jusqu’au mur de la ville; il fallut en fermer les portes: déjà les fuyards annonçaient à Ofella que la bataille était .— perdue. Mais plus heureux à l’aile droite, Marcus Crassus · avait enfoncé l'ennemi, et, le poursuivant j_usqu’à Antemnaa, donné par là du répit à la gauche qui marcha de nouveau en avant, une heure avant le coucher du soleil. On lutta toute la nuit et le lendemain durant toute la matinée: mais soudain, trois mille hommes de l'armée des démocrates ayant tourné leurs armes contre les leurs, cette trahison acheva le combat; Rome était sauvée. L’armée insurgée, sans retraite possible, fut anéantie. Les prisonniers, troisà ` _ quatre mille en nombre, Damasippus, Garrinas et Pontius tombé blessé aux mains des légionnairesffurent, le troi- Mmam sième jour, conduits àla Villa publicadu champ de Mars‘, d°’P'iS°""i°'“' et, par ordre de Sylla, taillés en pièces jusqu'au der- nier: du temple voisin de Bellone, où le Sénat, que le général avait convoqué, tenait en ce moment séance, on l entendait le cliquetis du fer et les gémissements des sup- pliciés. Exécution horrible et que rien ne justifie! Disons- le pourtant : les hommes qui rnouraient là s'étaient jetés · · en brigands sur la ville et sur le peuple de Rome, et, si le temps leur en avait été laissé, ils auraient tout tué et détruit par le fer et le feu. Les sièges. · La guerre tirait a sa fin. La garnison de Praaneste se Iërmm. rendit quand,. reconnaissant les tètes de Carrinas et des ` autres oiïiciers révolutionnaires, lancées par-dessus les murs de la place, elle apprit 1’issue de la bataille de Bome. Lc ' consul Gaius Marius et le fils de Pontius , qui la comman- daient, tentèrent de s’enfuir : n’ayant pas réussi, ils se tuèrent I’un l’autre. La foule se laissa aller, et Cethegus l'y 4 [La Villa publica, ou maison des champs publique, servant d’or- dinaire d’h0spltium aux ambassadeurs, et à la revue du peuple par 434 av. J.—C. les censeurs. Sa construction fort ancienne remontait à l’an 320.]