Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 5.djvu/353

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LA CONSTITUTION DE SYLLA 349 qui le justifiait : un roi, disait-on, vaut mieux que mau- vaise loi*; et sans doute, le titre actuel fut choisi pour indiquer que, comme l’ancienne dictature avait été la_ reprise de l’institution royale, sous de nombreuses restrictions, la dictature nouvelle était aussi la royauté, cette fois complète. (II ,· pp. M, l5, 55, 92).·Ét1‘ange résultat! Sylla venait aboutir au même but que Gains Gracchus, parcourant une toute autre route. Cette fois encore le parti conservateur empruntait largement à ses adversaires : le protecteur de, la constitution oligarchique se posait en tyran, pour éloigner la tyrannie éternellement menaçante. Que de défaites dans cette victoire de l’oligarchie_l Sylla n’avait ni souhaité ni` recherché l’oftice difticile et Exécataoag cruellement sanglant de la restauration :. mais ayant dû opter entre la laisser à des mains entièrement inca- ‘ pables, et la prendre pour son compte, il se mit a l’oeuvre avec une énergie inflexible et sans scrupules. Avant toutes choses il fallait statuer sur les coupables. De sa nature il inclinait au pardon. Sanguin par tempérament, il entrait _ V dans des colères terribles; et celui-là n’avaitqu’à se garder qui voyait se tourner vers lui son œil et sa joue enflammés:. mais cette soif chronique de la vengeance, qui rongea, Marius dans sa vieillesse, avec son naturel insouciant et . léger, Sylla ne la ressentit jamais. Après larévolution de 666, il avait montré relativement de la douceur.(p. 250) : ss av. J.·c. la seconde révolution, coupable de tant d’atrocités, coupable de tant d’injures envers lui-mème, ne l’avait pas davantage atteint dans son équilibre moral. Au moment même où le. bourreau traînait par les rues de Rome les cadavres deses amis, il avait voulu sauver Fimbria tout sanglant encore ` de ses meurtres;_et quand celui—ci se fut été la vie, il lui « avait commandé d’honorables ·funérailles. Débarqué en, · Italie, il avait sérieusement offert le pardon et·l’oubli :. nul de ceux qui vinrent faire leur paix n’avait été repoussé., I ‘ Salius est uti regibus qnam uti malis legibus (ad Heremz., 2, 26).