Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 5.djvu/370

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366 LIVRE IV, CHAPITRE X _· V lussemxproposer une·loi à son vote : levier `puissant'dont les Gracques, Saturninus et Sulpicius s’étaient aidéspour _ bouleverser la République. La mémefaculté leurest aujour- ~ d’hui maintenue, mais 'sous la réserve' de l’autorisation · préalable à demander au Sénat *. Enfin- il fut décrété que, _ la fonction tribunicienne une fois exercée, il·y avait pour le titulaire inaptitude aux hautes charges : disposition qui, comme tant d’autres édictées par la restauration sylla- nienne, était un retour prononcé vers les vieilles m_aximes , du patriciat. De meme qu’aux temps qui precédèrent l’ad- mission des plébéiens aux magistratures civiles, le tribunat . ' d’une part, les fonctions curules de l’autre, étaient décla- rées inconciliables. Par la, le législateur espérait défendre l’oligarchie contre la démagogie tribunicienne; éloigner · tous les ambitieux, tous les bommes d’avenir du tribunat, ` et, maintenant en meme temps celui—ci, le transformer au profit du Sénat en un instrument docile, soit qu’il agit en médiateur sur le peuple, soit qu’au besoin il pesàt sur les magistrats. De méme qu'autrefois le caractere distinctif ' . _ de la souveraineté du roi, et plus tard du magistrat répu- blicain, se manifestait dans le droit exclusif de convoquer le peuple et de lui adresser la parole, de meme aujour- V ‘ C’est à cela que font allusion les paroles de Lépide, dans Salluste (hist. 1, 41,‘11, éd. Dietsch): populus Bomanus. . . agilandi inops: paroles auxquelles Tacite fait allusion a son tour (ann. 3, 27) : slatim turbidis Lepidi rogalionibns néque mullo past lribunis reddila ltcentia quoque vellentpopulum agitandi. Les tribuns ne perdirent pas le - droit de motion au peuple: on en trouve la preuve dans Cicéron (de legibus, 3. 4, 10), et plus clairement encore dans le plébiscite de Thermensibus ", qui d’ailleurs, dès la phrase du début, constate lhulorisation préalablement donnée par le Sénat (de Senatus sen- . ' lentia). Que les consuls au contraire, même après Sylla, aient pu porter des motions devant le peuple, sans l’avis préalable du Sénat, ' c’est ce dont on ne peut douter, et à raison du silence des sources, 87_ -,8,,,,__j_,C_ et par l’événement même des révolutions de 667 et 676, dont les chefs, précisément a cause de cela, ne furent pas des trihuns, mais ` bien des consuls. De même on rencontre à cette époque, sur cer- taines matières accessbires d'administralion, telles lois consulaires, . -;;;_ la loi frumentaire de 681, par exemple, qui à d’autres époques eussent été votées sous forme de plébiscite. 411[\3. Lez Antonia, de Thermeesibus, au Corp. ilnsà. Latin. de Mominsen, . p., 4. , . · _