LA CONSTITUTION DE SYLLA 365 ‘ la préture avant d’avoir été questeur : quant ai l’édilité, elle n’est plus obligatoire dans le cursus lzonorum. Le loi nou- velle se préoccupe aussi-des tentatives de tyrannie, trop _ de fois renouvelées sous la forme du consulat prorogé durant des années : elle tranche dans le vit' de`l’abus, elle dispose qu’à l’avenir entre deux magistratures d`inégal degré, il s’écoulera au moins deux années, et qu’entre deux · l magistratnres semblables, l’intervalle sera de dix ans au moins : cette derniere limitation, qui remplace la prohibi- tion absolue_,de réélection au consulat (p. 5), si chère à· A l’ere récente ultra-oligarchique, a 'pour consequence la remise en vigueur de- l’ancienne ordonnance de l’an M2 2,42 av. J.·c. _ (II, p. 92). Somme toute, Sylla laisse debout le régime électoral : mais il s‘ingénie à si bien enchainer les magis- tratures que, quel que soit le candidat que portera au pou- voir le caprice imprévu de l'assemblée populaire, celui—ci ` n’en demeurera pas moins hors d’etat d’entrer en lutte contre l’oligarchie. . ' ‘ Les p]t1S gI‘3l”ld8S Iï1HglSII‘Hlt1I‘BS, (IRDS COS temps, appât`- Afgibljggement tenaient de fait aux trois colleges des tribuns·du peuple, d“""’“““‘· des consuls etpréteurs, et des censeurs. Par l’événement de la restauration syllanienne, elles ont été essentiellement amoindries, le tribunat surtout, qui aux yeux du dictateur demeure un organe indispensable du système politiqpe, ' ` même sous le regime sénatorial,`mais qui, enfanté par la révolution et toujours pret à engendrer des révolutions · nouvelles, nécessite aussi l’emploi d’un·frein énergique et ` durable. Du droit d’intercession, suspensif de l’action du ` magistrat, au droit de justice immédiate sur le contreve- nant, sauf à requérir ensuite la condamnation définitive, était sortie un jour la puissance tribunicienne. Le tribunat ' garde ses attributions : mais, _au cas d’abus dans l’inter- I cession, une amende est édictée dont la rigueur équivaut ’ à la perte de la vie civile'. Jadis les tribuns étaient maitres de s’adresser, quand ils le voulaient, au peuple, soit qu’ils eussent une communication à lui faire, soit qu’ils vou-
