Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 5.djvu/377

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LAJJONSTITUTION DE SYLLA 373 et d’0utre-mer, nécessairement placé sous les ordres des commandantsemilitaires et composantles provinces, sui- vant le nom consacré désormais. Jadis, le meme homme Puissànceacctue restait souvent deux années et plusdans le meme office 1 il" Sé"°°' Sylla limite ày un an la durée des magistratures dela capi— · tale et celle des gouvernements. Quoi de plus manifeste U que·l’esprit, la tendance de ces innovations? Il est enjoint désormais au lieutenant de Rome d'avoir à quitter sa pro- vince dans les trente jours à dater de l’arrivée de son suc- · . cesseur, et en même temps, selon la· regle plus haut ’ énoncée, il lui est interdit, à sa sortie, de se représenter. immédiatement devant les comices comme `candidat au mème office ou à toute autre fonction déléguée par le peuple. La vieille maxime tant expérimentée, celle par qui ' le Sénat s’était jadis assujetti la royauté, Sylla la maintenait à l’ordre du jour 1 la démocratie veut Vamoindrissement des magistratures dans leurs attributions 1 l’oligarchie la veut dans leur durée. Gaius Marius avait pu régulièrement agir, et comme chef du Sénat et comme général en chef, de la République 1 au moyen de sa douhle -puissance, il aurait pu réussir, ayant plus, de savoir·faire,~à renverser, l'oligarchie. Sylla,· par des mesures d’une sageprécaution, · · ` empêchait qu’un plus hahile pût à l’avenir use1· du meme levier. Jadis le magistrat, directement nommé par le peuple, pouvait aussi revêtir une fonction militaire :.Sylla·_ · réserve celle-ci au magistrat que le Sénat a confirmé dans son office par la.prorogation. La prorogation, je le veux, ` était devenue chose de,tous les jours 1 mais par les aus-» pices, par le nom qu'elle portait, par laformalité meme- dudroit public, elle ne cessait pas d’etre extraordinaire- V ment octroyée..Et ce n’était point., là chose indifférente. Tandis que nul, si ce n’est peut-etre le peuple, ne pouvait déposer un prêteur, un consul, au Sénat seulil appar-—— I tenait de nommer, de déposer le proconsul et le ·propré« ·· teur :·la lett1·e de la loi lui assujettissait désormais le pou- voir militaire de qui tout dépendait, enîfin de compte. ·