Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 5.djvu/39

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TIBEHIUS GHACCHUS. 35 fondé ainvoquer la possession de bonne foi, à titre de . propriétaire; et.l'eut—il pu faire, en un cas exceptionnel, ‘ · · qu’on l’aurait aussitot repoussé par le moyen de l’im— prescriptibilité du domaine public, suivant la loi romaine. Le partage des terres n’était qu’un mode d’user de la propriété,· loin d’en étre la suppression; les juristes se montraient unanimes dans leuropinion sur la légalité de ~ l’opération. Mais, la constitution et le droit sauvegardés, · était—ce une tentative bien politique que cette revendication , du domaine au nom 'de'l’État? Qu’on se rappelle `l'el}`et produit de nos jours par les prétentions tout à coup soule- vées de tel grand propriétaire, se réveillant après la longue · ·inaction de ses droits d'ailleurs incontestables, eten récla- mant un beau jour le·complet exercice! Il en fut de méme des objections et des colères suscitées par les roga- ' tions des Gracques, et avec meilleure raison. On ne pouvait - le nier, depuis trois siecles, la plupart des d0ma·incs'0ccu- pés s’étaient transmis dans les familles à titre héréditaire et privé; le signe de la propriété 'publique, plus facile à effacer, de sa nature, que celui de la propriété privée, avait totalement disparu; et les détenteurs actuels tenaient leur investiture ou d’un contrat de vente, ou de tel autre contrat onéreux. Qu’importe l’opinion des jurisconsultes dans la ` pratique des affaires? Le retrait agraire ne sera pas autre · chose que l’expropriation du grand domamief au profit du Yprolétaire des campagnes; 1’homme d¥État n’aurait `pu lui—meme lui donner une autre qualification. Les person- _ nages influents du siècle de Caton en avaient jugé ainsi, A comme le prouve un fait qui se passa de leur vivant. On se souvient que les territoires de Capoue et des villes voi- sines avaient été annexés au domaine, en 543, La, durant 211 tw. .1.-0. les temps de troubles et de calamités qui suivirent, presque partout ledomaine privé s’était substitué à la propriété de · l’Élat. Mais, dans les dernières années du vr¤ siecle, quand, ' V .sous l’incitation et par l’influence de Caton, principalement, on tenta partout de serrer les rênes, une décision du peuple .