LA CONSTITUTION DE SYLLA 403 , citerons, outre les publications de Voekerstaet (de L. Corn. Sulla legistatore, Lugd. Batavor., 1816), et de Wittich (de Help. Hom. ea ` forma, qua L. Sulla totam rem Romanam commutavit, Lipsiœ, 1834), le remarquable livre de Zachariœ (L. Corn. Sylla, genannt der· Gluckliche, als Ordner des Rœm. Freistaates [L. C . Sylla, surnommé l'Heureu:c, organisateur de la Rép. rom.], Heidelb., 1834), et I’ar- ticle Sylla, dans I’histoire de la Gens Cornelia, dans Drumann (Geschichte Roms... nach Geschlechtern [Hist. de Home par les Gentes, durant son passage de la républ. à la monarchie], Kœuigs- berg, 1835-1844). C'est là qu’on retrouve condensés et discutés avec une érudition formidable tous les faits, tous les documents que les ' auteurs anciens (Plutarque et Appien principalement) et les inscrip- . tions nous ont conservés. — Chez nos modernes, ou lira avec fruit un récit bien concu et un jugement bien résumé de M. Duruy (Hist. Romaine, t. Il, ch. XXI, XXII): V. surtout p. 295: a Il y a deux . » .choses dans la vie publique de Sylla, et celle à laquelle on songe » le moins est la plus grande!... n M. Michelet n’a donné que quelques coups de pinceau rapides; il saisit le drame; il ne s’arrête pas devant l`œuvre de restauration politique et législative. —·Je le dirai sans llatterie, la meilleure page qu’on ait écrite en France sur Sylla, se lit dans la Vie de J. César, t. l, ch. Vl. Elle contient une esquisse vraie, cursive et complète : l'impérial auteur a su donner à son portrait toute l’importance qu’il mérite, et il termine par cette conclusion, qui concorde avec les conclusions de M. Mommsen. ir Il » laissait l’ltaIie domptée, mais non soumise; les grands au pouvoir, » mais sans autorité morale; ses partisans enrichis, mais tremblants » pour leurs richesses; les nombreuses victimes de la tyrannie ter- · ` » rassées, mais frémissantes sous I’oppression; enfin Rome avertie » qu’eIlc est désormais sans défense contre l’audace d’un soldat » heureux! — L’histoire des cinquante dernières années et surtout '» la dictature de Sylla, montrent jusqu’a l'évidence que l'Italie » demandait un maître! » · ' De fait, cst-ce que des Gracques à Auguste I’histoire de Rome est autre chose qu’une révolution perpétuelle, avec ses vicissitudes et ses horreurs? Dès cette heure, il n’y a plus de milieu : ou la disso- Iution, incurable, totale, de la République, et avec elle la ruine immédiate de Ia civilisation : ou Ia concentration des pouvoirs dans une seule main, et la consolidation du monde romain pour quelques siècles encore! Mais n’anticipons pas sur un jugement que les événements politiques se chargernnt de porter, et de mettre à exécution!] , A
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