Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 5.djvu/55

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Q-` cxrus eaxccnus. ai humiliations subies ·l'énergie de la volontéetide l'action : la flamme de sa baine,comprimée, mais non amoindrie au fond de sapoitrine; allait pouvoir enfin se déchaîner contre le parti coupable à ses yeux des maux de. la.patrie et du meurtre de son frère. La passion terrible qui s’agitait _ en lui en·avait fait le premier des orateurs que Bomeait jamais entendus : sans cette passion et ses égarements, nous aurions à le compter sans doute parmi les plus grands politiques de son siècle. Que si nous jetons les yeux sur les rares débris de ses plus fameuses barangues`, nous y retrouverons la trace d’une puissante et irrésistible ` parole' :· nous `comprenons encore comment à‘l’entendre ou seulement ii le lire, on se sentait emporté par l’ou- ragan de son discours. Toutefois, si grand orateur qu’il fut, la colère le dominait souvent, et alors le flot se troublait ou s’abeurtait, au plus fort de son éloquence. Image fidèle de sa carrière politique et de ses souffrances! Chez lui, plus rien de la veine sentimentale de Tiberius, de · cette débonnaireté à vue courte et peu claire, recourant aux supplications et aux larmes pour ramener un adverw saire politique (p. 29). Entrant au contraire et sans broncher dans la voie de la révolution, il marche droit à son but et à sa vengeance! « Comme toi, » lui écritsa mère, « j’estime - · » que rien n’est plus beau et plus grand [que la vengeance] : ' Citons seulemeut cette phrase d’une harangue où il annonce au ' peuple les lois qu’il veut proposer : [Si vellem apud vos verbe facere et a vobis postulare, cum genere summo ortus essem, et cum fratrem ' propler vos amisissem, nec quisquum de P. A fricani et Tiberii Gracchi familia nisi ego et puer resloremus, ut pateremini hoc tempore me . quiescere, ne a slirpe genus nostrum interirct, et uti aliqua propago generis nostri relique esset : haud scio an lubentibus a vobis impe- trassem fScholiast. Ambrosianus ad Cicer. orat. pro Sulla, 9, p. 365, · éd. Orel it. « [Si je, voulais vous parler'de moi, et vous dire queje suis dela » plus illustre origine, que j’ai perdu mon frère pour l'amour de n vous, qu’il·ne resteplus personne, si ce n’est moiet un enfant, de ‘ » la maison de l’Africain et de Tiberius Gracchus! Si je voulais vous ia demander de me laisser en repos aujourd’hux, pour que notre famille . is ne périsse pas·tout·. entière, pour qu’il en surgisse encore/quelque · » rejeton, j’imagine·que peut—être je.l’obtiendrais de votre bon uvouloir!»] _ _ -‘=