Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 5.djvu/98

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

94 LIVRE IV, CHAPITRE IV 4 — le crut mort sur le champ de bataille, et Tryphon alla sc réfugier dans la citadelle escarpée de Triocala. Les insurgés délihéraient, sedemandunt _si une plus longue résistance était possihlc. L’avis des désespérés l’emporta: il fut décidé qu’on tiendrait jusqu’au dernier homme. Tout à coup reparalt Athénion, miraculeusement échappé a la mort : il relève le courage des siens. Pendant ce temps . Lucullus, dont la conduite est inexplicable, ne fait rien _ pour poursuivre sa victoire. On prétend même que, pour couvrir l’insuccès définitif de son administration, et pour ne point léguer à son successeur les profits d’une victoire · qui rejetterait sa propre renommée dans l'omhre, il aurait à dessein désorganisé son armée, etbrùlé sonmatériel de campagne. Que le fait soit vrai ou non,'il n'en est pas 102 av. J.·c. moins certain que Gains Servilius, préteur apres lui (652), n’arrive pas à de meilleurs résultats. Tous deux plus tard seront mis en accusation et condamnés, ce qui ne sera 102 pas la preuve sûre de leur crime. Tryphon mort (652), ' Athénion commandait seul : il se voyait à latete d’une armée considérable et victorieuse. G’est alors que débarqua Aquülm en Sicile le consul Manius Aquillius qui, l’année d’avant, _ sous les ordres de Ma1·ius, s’était distingué dans la guerre ·

  • contre les Gimhres. ll prit en main la conduite des opéra-

tions militaires; et au bout de deux années d’efforts (la · tradition veut meme qu’il ait tué Athénion en_comhat singulier), il lui fut donné d’anéantir enfin la résistance désespérée de l’armée servile, et affamant llesinsurgés, de les réduire jusque dans leur dernier repaire. Tout port d’armes est interdit aux esclaves dans .l’île; et la paix se rétablit, si l’on appelle paix le retour de l’ancien·fléau, remplaçant le fléau nouveaul Le dompteur de la rébellion se signala tout le premier parmi les plus ardents et les plus rapacesldes administrateurs pillards de ces temps. A qui veut une preuve dernière et plus éclatante des vices du ’ régime intérieur de la restauration aristocratique, la I ' guerre des esclaves en Sicile, la façon dont elle naquit et