Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 7.djvu/137

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

REGENCE DE POMPEE ET cnsxn 133 blement autorisée par sénatus-consulte expres. Le Sénat avait invité tous les citoyens,-amis de la constitution, à . (ne point faire défaut au vote. Et de fait, au jour fixé (A août 697), une foule inaccoutumée de notables citoyens, cv sv. J..c. beaucoup venant de leur province, se réunit dans les comices. Le voyage du consulaire, de Brundusium à Rome, ne fut qu’une suite de manifestations semblables et non moinséclatantes 1. Dans cette occasion, se scella ` publiquement le pacte de la_nouvelle alliance entre le I Sénat et les conservateurs: on passa ces derniers en ' revue, pour ainsi dire, et leur attitude excellente ne · contribua pas peu à faire lever la tête à l’aristocratie étonnée d’un tel retour de fortune. Cependant, Pompée · assistait dérouté aux défis de l’opinion. Son immobilité · passée, l’indignité, le ridicule de sa position actuelle au regard‘de Clodius, avaient tué le crédit de la coalition; et dans le Sénat, la fraction qui tenait pour elle, démoralisée par— tant de maladresses commises, délaissée, dépourvue — _ de conseils, ne pouvait rien pour empecher les républi- · cains et les aristocrates unis d’y reprendre partout la ' haute main. Assurément, à cette heure (697), qu’ils 51, jouassent leur jeu hardiment et avec adresse, et la partie n’était point désespérée. Ils trouvaient dans le peuple le ferme appui qui leur avait fait défaut depuis un A siecle 1 avoir foi en lui, en eux-mêmes, c’était la le plus court et le plus honorable moyen pour arriver au but! Pourquoi ne pas attaquer les triumvirs de front? Pourquoi, s’il. se,rencontrait quelque noble, homme de cœur, pourquoi ne se mettrait-il pas à la tête des ' sénateurs? Pourquoi ne pas faire annuler les mesures . exceptionnelles et violentes des triumvirs, et ne pas . appeler aux "armes contre les tyrans et leur faction tous ‘ [V. Cic. notamment lettre ad Allie, lV, 1, et les discours post reditum, passim. ll se vante d'être venu, porté sur les épaulesde ' toute l’ltalie (Ilalia cuncla pœne suis humeris rej10rtâril!... — Post rcdilum I, 15).] `