134- »LIVRE V, CHAPITRE VIII les républicains de 1’Italie? Peut-être était-il temps encore de rétablir le Sénat dans son ancienne souveraineté! A I tout prendre, les Républicains couraient gros risque: C mais qui sait? Ainsi qu’il arrive souvent, 1’audace ici ' n’était-elle point la sagesse? Par malheur, 1’aristocratie manquait d’énergie :· a peine si elle etait capable d’une telle décision, a la fois simple et forte. Restait une autre voie plus sûre peut-étre, plus à la portée des constitu- ·_ tionnels, en tous cas, étant donnésleur caractere ct leurs habitudes. lis songèrent a séparer les deux principaux triumvirs, et profitant de la division qu’ils allaient faire naitre, a s’emparer pour eux-mêmes du gouvernail. ' Depuis que César avait pris le pas sur Pompée, lc . contraignant a aimbitionner de nouveaux pouvoirs, l’in- ` timité s’était refroidie et relâchée entre les hommes qui dominaient le Sénat: si Pompée obtenait l’objet de ses convoitises, ne devait-il pas bientot se faire, d’une manière ou d’une autre, qu’ils en vinssent et une rupture à la lutte ouverte? Pompée entrant seul en campagne, sa défaite était certaine: il tombait, et après le combat, le parti constitutionnel n’avait rien gagné, passant sous la loi d’un seul au lieu d’obeir à deux maitres} Mais si les nobles savaient user contre César des moyens qui lui avaient jusqu’alors assuré la -victoire : s’ils entraient en alliance avec son rival plus faible, disposant alors d’un . capitaine tel que Pompée et d’une armée solide de consti- tutionnelsg ne pouvaient-ils pas espérer l’avantage? Puis A apres, n’ayant plus affaire qu’à ce même Pompée et a — Ason incapacité politique, depuis si longtemps notoire, ne _ leur serait-il pas facile de venir promptement a bout A de lui? Pompée sollicite Les choses tournaient donc a rapprocher Pompée et le w:Qn;‘§f,‘;Ãf;,_ parti républicain, et se prêtaient a une entente : l’entente se ferait-elle? Quels seraient a l’avenir les rapports entre , les deux triumvirs d’une part, et l'aristocratie de l’autre, _ · rapports confus et indécis, au plus haut point, en ce
