Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 7.djvu/142

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` 138 LIVRE V, CHAPITRE VIII _ aurait eu crime à exposer une tête si précieuse à la patrie; ` et en fin de compte, après tous ces longs débats, il fut se av. .x.·c. décidé que Rome n’interviendrait point (janvier 698) 1. ‘ [Déjà, et par anticipation, à la fin du chap. IV (VI, pp. 311 et sg, consacré aux affaires de l'Orient, M. Mommsen a dit un mot e toute cette affaire de la restauration de Ptolémée Aulète. — lci, il . n'en parle qu'à l'occasion de la comédie qui se joue dans Rome, et de la déconvenue de Pompée. On en trouvera le détail tout au long, avec indication des sources, dans Drumann, à la Biographie du 57. Cornélien (n· 21) P. Lentulus Spint/ier (consul 697), l'ami de Cicéron et le promoteur ofiîciel de son rappel de l’exil. Ptolémée, venu à Rome pour solliciter le secours de la République contre son · peuple et sa fille Bérénice, Iogea chez Pompée même, dans sa villa d’Albanum, et c'est de là que, comme Jugurtha jadis, il achetait à beaux deniers les voix des sénateurs (aperte pecunia nos oppugnat. Ad Attic. I, 1). L’abîme était sans fond, et ses largesses ne le pouvaient remplir. ll emprunte alors, sous la garantie de Pompée. Les Alexandrins envoyent u`ne ambassade pour déjouer les ` manœuvres du roi expulsé. Celui-ci, à l’instar de Jugurtha encore. empoisonne le principal des envoyés, l'académicien Dion. Lentulus jouait Pompée sous main. Futur proconsul de Cilicie, au sortir de ‘ 'son consulat, il demanda qu’on lui confiâtl'expédition : Cicéron, entre son ami et Pompée, se tut. Quant à ce dernier (comme M. Mommsen l‘indique), il déclara qu’il verrait volontiers donner cette mission au Proconsul. Gaius Caton, tribun du peuple, fit . proroger l’aH`aire : la foudre avait frappé une statue de Jupiter sur le mont Albain (Dto Cass., 29, 30), sans compter l’oracle prohibitif , 56. des livres sybillins! La question revint en 698. Bibulus proposait d’envoyer trois commissaires en Egypte : Lentulus avait l’appui de · Q. Hortensius: Pompée se faisait porter par le consulaire Volcalius et par le tribun Lupus. On finit, de guerre lasse, par décider qu‘on ne ferait rien, et l’affaire dormit jusqu’après les conférences de Lucques. Alors Gabinius, partant de S rie, restaura, comme on le sait, Ptolémée (Vl, p. 312, — Hist. de (Iés., ll, p. 371).] A A coté du triste role que—joue ici Pompée, celui' de Cicéron n'est pas moins pitoyable. ll redoute Là ce moment un· second exil et les menaces de Clodius. Il est l'obligé de Lentulus, il veut à tout prix rester bien avec Pompée (in ea re nos et o/ficio . , erga Lentulum miripce, et voluntati Pompeii prœclore satisfacimus.) L . (ad A. frat., 2, 2). De là, la conduite la plus tortueuse, les assu- rances données à Lentulus, puis celles données au Triumvir, les · conseils les plus divers envoyés à l’un et à l'autre, et par dessus· tout la crainte que ses lettres ne tombent dans des mains indis- crètes (non ejus generis meœ literœ sunt, ut eas audeam temere commitlere, etc.- Ad famil. 1, 7). ll faut lire toute sa correspondance à cette epoque. Elle est le tableau vrai de la situation, mais elle diminue l'homme. I Nous retrouverons plus tard Lentulus parmi les anti-Césariens. ll cnpitule à Cor/inium (v. infra, ch. X);.et profite de la liberté que César lui laisse pour l’aller de nouveau combattre à Pharsale. Il aborde en Egypte après Pompée, et de là gagne Rhodes, ou l'histoire perd sa trace.] · .