Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 7.djvu/153

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_ BEGENCE DE POMPÉE ET cEsAn 149 . ne se font pas davantage scrupule de S·,`empI‘unter leurs soldats-les unsaux autres: on a vu Pompée_ prêter les V `, siens à César pour guerroyer dans_les Gaules; et_nous verrons Crassus, allant en guerre contre les Parthes, ` recevoir aussi de César, son collègue, un corps de légion- A naires auxiliaires. Les Transpadans, aux termes de la constitution, ·n’avaient que le droit Latin 2 César, durant · son proconsulat, les traite comme s’ils jouissaient de la cité pleine 1. Jadis une commission sénatoriale organisait ` lesterritoires conquis : César n’obéit qu’a son plein arbi- . tre dans les immenses contrées gauloises qu’il a sou- mises à ses armes:_il fonde, par exemple, des colonies de citoyens sans se munir de pouvoirs préalables; et à _ · Novum-Comnm (Côme), entre autres, il établit 5,000 co- · _ lons. Pison fait la guerre en Thrace (p. HG). Gabinius I ‘ On ne trouve pas le fait consigné dans les auteurs. Mais que César , n’ait point levé de soldats dans les municipes latins, de beaucoup ` en majorité dans sa province, cfest là tout d’abord ce qui paraît incroyable. Une telle abstention est d’ailleurs contredite par le mépris même qu’a1’l`ectait l‘opposition pour les recrues césariennes I « tirées pour la plupart des colonies transpadanes (Bell. civ., 3, 87). » En parlant ainsi, Labiénus u’a-t-il pas évidemment en vue les I colonies latines de Strabon (Ascon. in Pison, p. 3 : Sueton, Cœs., 8)‘? Nulle part, il est vrai, on ne voit de cohortes latines attachées à l’armée de César dans les Gaules; et selon le dire exprès de l’auteur des Commentaires, toutes les recrues levées dans la Cisalpine avaient été, soit versées dans les légions, soit formées en ` légions complètes. ll se peut bien que César ait donné la cité à tous ces soldats, au moment de la conscription: à mon sens cepen- · dant, il est.plus probable qu’il s'en tint alors au mot d’ordre démo- cratique, s’attachant bien moins à procurer lacité romaine aux Transpadans, qu’a les traiter comme s’ils en avaient déjà la jouissance légale acquise (VI, p. 319). C’est ainsi seulement que le bruit a pu se ` ‘ répandre qu’il aurait importé dans les cités transpadanes l`institution des municipalités romaines(Cic. ad. Attic. 5, 3, 2; ad famil.,`8, 1, 2.). Ainsi encore s’explique le langage d'Hirtius, qui donne aux villes_ transpadanes le titre de « colonies de citoyens romains (Bell. gall. . 8, 24): » ainsi l'on voit César traiter la colonie 'de Come à l’égal d’une colonie civique (Sueton. Cœs. 28 : Strabon, 5, 1. p. 213: Plut. Cœs. 29), tandis que les aristocrates modérés ne lui recon- . _ naissent que le droit latin, jadis accordé aux autres cités d’au-dela du Pô, tandis même que les Ultras du parti vont jusqu'à· déclarer nul et non`avenu le droit conféré aux immigrants, et par suite refusent à ces mêmes gens de Côme les priviléges civiques attachés d'ordinaire à la magistrature, dans les municipes du droit latin (Cic. ad Alt. 5, 11, 12; Appian. Bell. civ. 2, 26).