Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 7.djvu/152

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148 LIVRE V, CHAPITRE VIIII nouvelle levée, nominalement à destination de l’Espagne, il les retient en Italie en congé de disponibilité; comme il y demeure lui-même. Cependant la résistance sourde de l’opinion publique allait croissant à mesure que la pensée du Triumvirat se manifestait davantage.·Ne travaillait-on . pas ouvertement à supprimer la constitution antique de Rome, à remplacer tout doucement le systeme actuel`du gouvernement et de l'administration parles formes de la V monarchie? Mais il fallaitobéir: on obéit. Et d’abord, les questions les—plus importantes, toutes celles intéressant q l’armée ou les relations extérieures, étaient désormais tran· _ cbées, sans consulter le Sénat, tantôt par la voie du plébis- cite, tantôt même par le bon plaisir des régents. Les arram gements conclus à Lucques recevaient leur exécution. _ . Crassus et Pompée faisaient approuver par un vote direct ' des comices la prorogation du commandement militaire , de César dans les Gaules : le tribun du peuple, Gains Trebomus 1, en agissait de même au regard des provinces de Syrie et d’Espagne : entin bon nombre d’autres gou- vernements, les plus importants jadis, étaient aussi donnés par plébiscite 2. Déjà César avait montré que pour augmenter leurs armées, les Triumvirs n’avaient plus besoin de l’autorisation des anciens pouvoirs de l’Etat 2 ils ‘ [Nous avons déjà (p. 40, note 1) nommé Trébonius parmi les lieutenants de César, dans les Gaules.-Il avait débuté dans le camp oo av. J.·C. aristocratique comme questeur(69·1), et s’était opposé à la transitio 66. ad plebem de Clodius. Tribun du peuple en 699, il a passé à César et` à Pompée. Le plébiscite de prorogation quinquennale des provinces des triumvirs porte son nom (lex Trebonia). - A l'ouver- ture de la guerre civile, il commandera les troupes de siége devant 48. Marseille (v. infra, ch. X). En 706, on le trouve préteur urbain : ` l'année suivante, il est propréteur en Espagne ultérieure : César le 45. _ nomme consul su/fectus, en 709, ce.qui ne i’empêche pas de lever 4;4· contre lui le poignard aux·ides de mars 710. Après la mort du Dictateur, il passe en Asie comme proconsul, et est surpris et tué ' par Dolabella dans Smyrne.- Cicéron loue platement ce triste _ homme et lui dit quelque part son regret sauvage de n’avoir pas été invité par lui au banquet superbe de l’assassinat (quam vellem ad illas pulcherrimas epulas mc idibus martiis invitasxcx: reliquiarum · nil haberemus! — d fam., 10, 28.)] · ·

  • tV.`Hist. de César, ll, p. 399.]