Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 7.djvu/165

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RÉGENCE DE POMPÉE ET oEsAn ` 101 ` C etaient, à vrai dire et 'avant tout, littéraires; et les plai- doyers des avocats, régulièrement publiés, circulaient en feuilles à la main et traitaient des affaires du jour. Plus p rapides et plus acérés encore volaient les traits lancés par · les poètes. La jeunesse alerte et brillante de la haute aris- tocratie, et, plusénergiques que celle-ci peut-être, les beaux esprits appartenant à la classe moyenne des villes , de l‘intërieur,`tous, à·l’envi, et non sans succès, me- naient une rude guerre de pamphlets et d’épigrammes. Au premier rang combattaient ensemble Gaius Licmius _ ' Calvus, noble et fils de sénateur (672-706), redouté pour 82-48¤v·J·-C· ses discours, ses pamphlets et ses vers agilesî, et les l deux autres municipaux de Crémone et de Vérone, Marcus ' Furius Bibaculus 2' (652-691), et Quintus Valerius Catul- 162-63- lus (667 vers 700), dont les élégantes et mordantes épi- 81-¤4· grammes couraient par toute l’ltalie, décochées comme - · des flèches, et frappaient droit au visage. Bref, toute œuvre littéraire, dans ces années, revêt un vif cachet d’oppositi0n. La colère et le mépris s’y donnentcarrîère contre le « grand » César, lïmperator unique; contre l’aimable beau·père _ » et l’aimable gendre, qui ruinent l’univers, et pourquoi? · » Pour donner à leurs ignobles favoris l’occasion de para- ` » der dans les rues de Rome avec les,dépouilles du Celte , » aux longs cheveux', de mener festins et vie de roi avec » le butin rapporté des îles lointaines de l’0ccident, ou " » de s’en venir, rivaux d’amour et payant en pluie d’or, » voler leurs amantes aux honnêtes jeunes gens de j ‘ Sur Calvus, p. 158, n. 2, et infra, ch. XII.`] Z ' (M. Furius Bibaculus, l'Archiloquc des Latins au dire des anciens (Quintil. 10, 1, 96.-+ Diomed. Dc orationc et partibus — et de ‘ . gcncrc metrorum, éd. Futsch, p. 48Q).,§_es Iambes satiriques étaient . comme ceux de Catulle. bourrés d'msultes contre J. César (rcferta i czmtumeliis Cœsarum). Tac. Arm. 4, 34. ll ne nous reste d_e lui que deux ou trois vers et deux courtes épigrarnmes (Suet., dc Illust. ' gramm. 9 et 11) sur la déconfiture et la pauvreté du grammairien Valerius Cato. — La biographie privée ou politique de Bibaculus est d'ailleurs muette. Il vivait en épicurien, â en juger par ce vers' intraduisible où il joue sur son nom : _ · ` ‘ Et Bibaculus cram et vocabar.] vn il