Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 7.djvu/171

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REGENCE DE POMPÉE ET CESAR 167 sœusî, tous deux lui tenant de près, et entierement dévoués, · n’ava1ent pas eu pour concurrent- dans la lice, Titus · · Annius Milon, l’un des plus ardents meneurs de l’oppo- Mam. sition. Milon était doué du courage physique: il avait un certain talent d’intrigue, il savait faire des dettes. Naturellement riche d’audace, et d’une audace accrue par · l’éducation même, il s’était conquis un nom parmi les che- ~ · valiers d’industrie dela politique du jour. Après Clodius, il était l’homme le plus réputé du métier; par conséquent, · entre eux, il yavait rivalité, haine à mort 2. Les triumvirs rément l’un des plus tiistes personnages de cette triste époque . (V. Valer. Max. 9. 1, 8 et 5, 3.- V. aussi César, B. civ. 3, 31. 32)]. .

  • [P. Plautius Hypsœus, tribun du peuple en_ 700, s‘est déjà acti- · 64 av. J.-0.

vement entremis pour faire obtenir à Pompée la mission de res- taurerl'Aulète sur le trône d'Alexandrie. Dans la lutte électorale dout parle M. Mommsen, Hypsœus et Métellus Scipion· assiégèrent un jour M. ./Emilius Lcpidus, interroi, dans sa maison (V. infra, ` ‘ p. 169); et Clodius, avec sa bande,. enlevant de force les faisceaux ‘ déposés dans le temple de Libitinc, les remit aux deux candidats de ‘ Pompée, qui les ofïrirent à ce dernier. Après le meurtre de Milon, Hypsœus, accusé dc ambitu, est abandonné par Pompée lui-même. En vain_ il se jette à ses genoux et lui demande appui. Pompée sort du bain et va se mettre à table : « Laisse-moi! Tu retardes mon n souper! n — Hypsœus est condamné. (Val. 9, 5. 3, et Plut. Pomp. 55]. . ' [Faut-il.ici parler plus longuement de Tl Am1ius`Milo Papianus, — si connu par le fameux plaidoyer de Cicéron, et par la corres- · . pondance du grand orateur? L’histoire a` dû aussi flétrir de son jugement. sévère cet homme qui, n‘en déplaise aux louanges décernées par la passion et l'esprit do parti, ne valait pas mieux que ses adversaires, et que Clodius lui-méme. Né a Lanuvium, il fut en` · 701, dictateur dans cette ville latine. Comme` Clodius il avait sa s3. ' bande de gladiateurs à gages: de là_,_peut-étrele surnom grec de Milo, qu’il portait. En 697, on le trouve à Rome tribun du peuple. 57. ll s'attacha à la fortune de Pompée, et aida au rappel de Cicéron. _ ll se mit en lutte ouverte avec Clodius et par deux foisjdéfendit · Cicéron ·contre les violences du roi de la_ rue. Par deux fois aussi, _ il fut lui-même assailli dans sesmaisons sur le Capitolin et le Cer- male. ll donna des jeux magnifiques, sans avoir été édile, et enfin se- porta candidat consulaire. Endetté par dessus la tête, il eut encore recours a Cicéron qui plaida pour lui (dc œraalieno Milonis. Il` reste quelques fragments de ce discours). -— Après le meurtre de_ , Clodius, il fut accusé par les deux neveux de celui-ci pour crimes de violence, de briguc et de haute trahison. On sait que Cicéron, · ef1`rayé· pargles soldats de Pompée, ne ledéfendit point ou le défendit mal. La fameuse ItIilonicm1c,·le chef-d’œuvre classique de l’élo- quence latine, n’a jamais été prononcée. Elle n'est'qu’un pamphlet littéraire et politique composé et étudié après coup.- Milon con-