Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 7.djvu/170

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t66 ) LIVRE V, CHAPITRE VIII _ aussi à lui qu’était remise lîexécution du plan projeté. Il · y apporta naturellement sa lenteur indécise et inactive et · son étonnant mutisme, alors même qu’il·avait et la volonté e_t le pouvoir de dicter la loi. Déjà, dans le Sénat, s4av.J.·c. vers la fin de l’an 700, par d'autres bouches que la · sienne, il s’était fait plus d’une allusion à la prochaine dictature 1. Les triumvirs n`avaient-ils pas un prétexte . L spécieux à mettre en avant? Les clubs, les bandes ne remplissaient-ils pasla capitale, pesant sur les élections et les jurés par la corruption et la plus déplorable · violence, et organisant l’émeute en permanence? De tels ` excès semblaient justitier les mesures exceptionnelles concertées entre les coalisés. Mais, d’autre part, pendant que le futur Dictateur se refusait en apparence à une demande nette et claire de pouvoirs, la majorité servile ` se refusait aussi à l’oiI`rir. Vint l’agitation sans exemple sa. des élections consulaires pour 70·I : il sïy commit les ' plus tristes excès. Betardé, pendant toute une année, au-delà du terme légal, le vote ne put avoir lieu qu’en ss. juillet 704, après sept mois d’interrègne. Pompée avait entin l’occasion tant souhaitée de se prononcer, au sein — . de la curie, sur l’opportunité de la dictature, ce moyen unique de trancher le nœud, sinon de le dénouer : cette - Q fois encore il ne laissa pas tomber le mot décisif. Peut- être même se serait-il tû longtemps encore si, aux élec- _ sa tions consulaires pour 702, les candidats triumviraux, ` Quintus Jlfetellus Scqnion? et Publias Blqutius Hyp- .• [Plut. Cœs., 3i. — Hist. de C., II, p. 425g · ' [G. Cœcilius Metellus Pius Scipio, des cipions Nasicas, fils adoptif du Métellus Pius, le consul syllanien et l’adversaire malheu- I 59. reux de Sertorius, en Espagne. Tribun du peuple en 695: ami chaud de Pompée, bien plus que de César, il devint, comme on l’a vu, le beau-père du premier, dont il fut aussi le collègue adjoint, pendant _ 62. les derniers mois de,l’an 702. A dater de là. on le verra toujours à - ses côtés, ou travaillant activement pour lui. Proconsul en Syrie, pend_ant la guerre civile, il la pille, et s’enrichit d’une facon scan- _ daleuse. Revenu en Grèce, il commande à Pharsalc le cen_tre de l’armée pompéienne, gagne l’Afrigue, et se fait battre par César — à Thapsus. Cruel, avide, et médiocre en tout le reste, il est assu-