174 LIVRE V, _GHAPITI\E VIII— caine. .·En même temps, une condamnation certaine frappait quiconque, dans la` recente bagarre, avait pris parti pour Clodius, c’est=a-dire pour le drapeau des Triumvirs. On compta parmi les victimes bon nombre des plus intimes familiers de César, de Pompée lui= même, son propre candidat au consulat, Hypsœüs (p. 467, ` n. 4), et les tribuns du peuplc, Plancus et Rufus (p. 169; n. 4: et 2), qui s’étaient mis aussi pour lui à la tête de l’émeute. Le Dictateur, voulant toujours paraitre impar- tial,. n‘empêcha. pas leur condamnation. Première faute, · au point de vue dc son intérêt..·Ailleurs, il en commit · · une seconde, soit que de` sa personne, et tout à fait sans nécessité, il violât, en faveur de ses amis, les lois qu—’il avait promulguées la veille î· (ainsi on le vit assister Plancus dans son procès, à titre de témoin louangeuf2)§ soit que, couvrant _de sa protection certains accusésluî _ . tenant de près (Métellus Scipion, par exemple) (p. 166, _ n. 2),il les sauvât du verdict des juges 3. Comme tou- jours, il voulait à la fois les choses les plus contraires, s’essayant à accomplir les devoirs du gouvernant qui n’a qu'un poids et qu’une mesure, et à rester néanmoins le chef d’un parti. A jouer ce jeu on ne réussit d’aucun· côté. Tandis que`l’opinion continua de voir · en lui, etià juste titre, un despote, pour ses adhérents il- n’était qu·’un capitaine qui n'e sait ni ne veut protéger ses hommes. Donc `1’opposition remuait cncore, et grâce aux fautes · de Pompée surtout, 'enlevait cà et la tellc victoire quilui . rendait courage. Mais les Triumvirs n’en` avaient pas _ . moins atteint à peu près complétement le but qu’ils s'étaient proposé en érigeant la dictature: les rênes étaient tendues de plus court; et le parti républicain humilié laissait la place à ·1’autocratie. Le peuple com- ‘ [Suarum legum auclor idem ac subversor. — Tac. Ann. 3,`28l]_ I ‘ (Hnde C., II, p. 946.] _ * Ibid., p. 24.7.]
