Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 7.djvu/217

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RUPTURE ENTRE CESAR ET POMPÉE 213 l’un des deux consuls de l’année, Lucius ./Emilius Paul- lusî, et surtout le tribun du peuple, Gaius Curion, l’un des Caron. nombreux et pervers génies de l’époque2. Nul ne surpas—` sait celui-ci par l’élégance des manières, par le talent . facile et entrainant de bien dire, par l’esprit d’habile · intrigue, et par cette vigueur de l’action qui, chez les natures énergiques mais déréglées, éclate tout—a-coup en · puissants accès, au bout des longues heures de l’oisiveté. _ Nul ne le surpassait non plus en prodigalité folle, en ‘ [Homme insignifiant, dont le nom ne revient occasionnellement _ qulà une ou deux reprises. ll n‘appartenait point, cela est démontré aujourd'hui, à la branche des Paulli de la gens _ était éteinte: il était le üls de M. Aîmilius Lepidus, de la branche · des Lepidi, qui s’insurgea et mourut en 677 (V]. pp. 142, 154 ets.) 77 sv. J.-C. ll était par conséquent le frère du triumvir: et il porta le nom de , Paullus, ad honorem, ainsi qu’il arrivait parfois. ll appartint de · Abonne heure au parti aristocratique; accusa Catilina de vi en 691, ;;_ — peu de jours avant son départ de Rome (Vl. p. 340). Questeur en Macédoine (695), il fut accusé par Vettius, d‘avoir comploté l’assas- ;,g_ sinat de Pompée (VI. p. 378). Edile en 699, il éleva ou répara à 5;, Rome des constructions fastueuses(les basiliques Emiliennes), ce qui l’endetta et permit à César de l'acheter. — Après la mort de César, il se tournera contre son frère, le triumvir, qui le proscrira. ll échappe, et vamourir obscur, à ce que l'on croit, à Milet.] - ’ Vell. Paterc. 2, 48, dit de lui ce qui suit : C. Curio — vir no- - bills, eloquens, audace, suœ alienœque et forlunœ et pudicitiœ pro- , digus, homo ingeniosissime nequam,‘et facundus malo publico, cujus animo neque opes ullœ neque cupidilates su/ficere possenl : « noble, n elo uent, plein d'audace, prodigue de son bien et de son honneur, · n et (de ceux d'autrui, le plus spirituel des pervers; et quand il » parlait, fatal au bien public: point de richesses ni de plaisirs ui » pussent assouvir son âme. ¤ — Sur son éloquence, Cic. Brut. 280. — Pline dit aussi de lui « qu'il ne lui restait plus rien, si ce n'est • la guerre civile — nihil in ccnsu .... . prœter discordium princi-_ • pum. n Selon Appien. César l'aurait acheté plus de 1500 talents, B. civ., 2, 126; selon Vell. 100,000,000 de sesterces (HS centies). Suétone dit seulement « ingenti mercede • (Caes. 29). — Curion appartenait à la gens Scribonia, plébéienne, mais qui dans sesideux branches des Curio et des Libo, avait, depuis les guerres puniques, fourni plusieurs hommes utiles ou notables. Curion le père, pom-_ _ péien. ponlifem maximus en 697, était l'ami de Cicéron, qui avait 61. pour le fils une vive atïection, et avait pris un soin tout parti- culier de son éducation. Aussi, son nom revient sans cesse dans la ` correspondance familière du consulaire, qui le croyait appelé à de hautes destinées, et lui écrivit souvent. Après avoir été questeur en Ksie, il revint à Rome, et obtint le tribunat en 704. — Notre co. texte fera connaître la suite.de sa vie; et M. Mommsen. après avoir c0nté]sa mort en Afrique (infra ch. X), achèvera à son tour le,por·_ _ trait. ` ` . '