Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 7.djvu/227

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RUPTURÈ ENTRE' CESAR ET"POMl>EE— 223, diera son armée, sous peine de haute trahison. Les tribuns amis de César apposent leur intercession; Dans la Curie méme, c’est là ce_qu’ils racontent, ils se 'voient menacés par l’épée des soldats Pompéiens: pour sauver ` leur vie, ils fuient de Rome, déguisés sous des vêtements .d’esclaves. Bien plus, le Sénat, désormais docile jusqu’à ,, _ l'extrême, qualifie de tentative révolutionnaire leur. opposition strictement constitutionnelle: il déclare que la patrie est en danger, et appelant tous les citoyens aux armes, selon les i`ormes'accoutumées, il met ai leur tête . · les magistrats dela République demeurés Iideles à la cause 1. ' · La mesure était comble.' Quand il apprit, de la bouche César · . ~ . . . . · entre en Italie. destribuns, qui venaient dansson camp chercher un asile, l’accueil fait à Rome à ses propositions dernieres, César n’hésita plus. ll réunit les soldats de la xm° légion, tout récemment arrivés à Ravenne de leur cantonnements de Tergeste (Trieste); et les mit au courant de ce qui se . passait. A cette heure décisive et terrible de sa vie, de la _ ~ · vie du monde, on peut dire, ce n’est plus seulement le · grand connaisseur du cœur humain qui semontre, ce n’est plus l’habile dominateur des âmes ou le haut génie · · dont l’éloquence éclate en traits de lumière et de flammes, ' ce n’est plus seulement le chef d’armée, libéral envers ses hommes, le capitaine victorieux, sachant parler leur langage aux soldats appelés par lui dans les camps et qui, poussés par l’enthousiasme accru à —toute heure, ont suivi ses _aigles depuis tantôt huit années 2 ' de la gens plébéienne des Considii, homme obscur d’ailleurs. Il · « accompagnera Pompée à Capoue. — Par-le même S. C., toutes, les · provinces étaient distribuées : Caton a la Sicile; A. Cotta la Sar- daigne; Alïlius Tubéron. l'Afrique; P Seztius, la Cilicie. lls inau- gurent leurs fonctions aussitôt, sans tirage au sort préalable, sans loi curiale, sans les vœux d’usage. sans la prise solennelle du palu- damentum, avant de sortir de la ville.] » ' ` ‘ [V. notamment dans César (B. civ. 1, 1-`I), le récit de toute la crise. Certains détails sont tirés aussi d’Appien (Bell. civ. 2, 30-33) et de Plutarque (Ant. 7). -— V. aussi Hist. de G. ll. pp. 304 et s.]