Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 7.djvu/228

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224 LIVRE V, Cl-1AP1TRE·lX _ » aujourdhui, c’est l’homme d’État qui ouvre la bouche, énergique, conséquent avec lui—même: c’est le représen- a tant des libertés populaires durant vingt-neuf années, dans la bonne et la mauvaise fortune. Pour sa cause, il a · affronté et le poignard des assassins, et les bourreauxde l’aristocratie, et l’épée du Germain, et les flots de l’0céan, , sans jamais reculer, sans hésiter jamais : c’est celui qui naguère a brisé l’institution Syllanienne, abattu le régime sénatorial, etqui prenant par la main la démocratie jusque-là sans défense et désarmée, lui a conquis et son — bouclier et ses armes dans les combats au-delà des Alpes. Et ce public auquel il parle n’est plus le public de Clodîus, étouffé depuis longtemps sous les cendres et les scories de _ ses anciennes ardeurs républicaines! César avait affaire aux jeunes hommes des milices des villes et des bourgs de la Haute-Italie, éveillés d’hier et sans mélange à la puissante idée des franchises civiles, tout prêts à · combattre et à mourir pour la foi nouvelle, redevables eux et leur patrie à César seul, et à la révolution qu’il a , faite, dece droit de cité, romaine tant de fois refusé par les gouvernants de la capitale, sachant tous enfin que César à terre, ils retomberaient eux-mêmes sous le régime des verges et de la hache! Les faits sont là pour le dire tp. 218). L’oligarchie, pour les Transpadans, a-t-elle autre chose que d’impltoyables cruautés? A tels auditeurs, tel orateur; César expose les faits, il dit: « quelle récompense ' _ » en échange des Gaules conquises la noblesse prépare à » l’armée conquérante et à son chef : les comices » niéprisés, le Sénat courbé sous la terreur, le devoir » sacré qui s’imp0se à tous de défendre les armes à ` · » la main cette institution du tribunat, arrachée aux » nobles, il y a plus de 500 ans, par les ancêtres armés ' » du peuple d’aujourd’hui; la fidélité due au serment · · » prêté par ces mêmes ancêtres, poureux, pour leurs » petits-fils, de soutenir tous, jusqu’au dernier, jusqu’à ' » la mort, ·la magistrature qu’ils se sont donnée!