Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 7.djvu/229

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. ~ RUPTURE ENTRE CESAR ET POMPÈE 225 » (II, p. -42). Quant à lui, chef et général du parti popu- » laire,·s’il leur fait maintenant appel, c’est·qu’il a épuisé » toutes les voies amiables, c’est qu’il‘ est allé jusqu’à » l’extrême limite des concessions. Les soldats sortis du » peuple le suivront dans le dernier combat, inévitable » et décisif, contre cette noblesse haie autant que · ` » méprisée, perfide autant qu’incapable, incorrigible » autant que ridicule! 1 » Nul officier, nul soldat qui ne · se sentit entraîné. L’ordre de‘lever les aigles est donné, et ' César, à la tête de son avant-garde, passe le Rubicon?, le ‘ [B. civ. 1, `I. M. Mommsen ne fait que reconstituer le discours . de César sur le thème par lui esquissé. - Hist. de C. ll, p. 512.] ’ [Le Fiumicino de Savignuno (lll', p. 100), ou le Pisiatella, entre Ravenne et Rimini; Ce petit ruisseau descendu des contre—forts de · l’Apennin voisins de la côte, tenait son nom de la couleur de ses eaux, rougies par les tourbes et les détritus des bruyères de la ` montagne. . ` a Le Rubicon altéré, sorti d'une faible source, pousse ses minces eaux à la mer. _et sépare, limite certaine, les champs gaulois des colons d’Ausonie. n ' V _ . Fonte cadit modico, parvisque impellitur undir Pumicœus Rubicon ....... ...... , ......... . . . .et gallica certus 'Limes ab ausoniis disterminat awa colonis. ‘ _ (Lucan. 1.214 et s.) - Nons avons vu en effet (V, p. 371), qu’il formait la frontière entre l'ltalie propre, annexée au Pomœrium, et administrée par les consuls, et la province de la Gaule Cisalpine. César ne le nomme même pas. Mais le passage du Rubicon n'en était pas moins le premier acte de la guerre et de la révolution. César, après son repas, se fit conduire en char au petit pont (ponticulum, Suet. Cœs. - 31), que déjà quelques uns de ses soldats avaient franchi, et gagna o Ariminum à la lueur des torches. ll niest pas besoin de dire tous les prodiges enfantés par la légende à l’occasion de ce passage fatidique. César, en songe, s’est vu violant _ sa mère! Mais, comme tous les songes, celui-ci s'explique heureu- sement. César conquerra la terre, sa mère! (Sueton. 7. Plut. Cœs. 37.) D'ailleu`rs, sur la rive une apparition se montre : un homme de haute stature sonne de la trompette, et invite les soldats à franchir le fleuve (Suet. 32 -- V. aussi Lucan. l, 183 et s. - Plut. Cœs. 32. —— App. Bell. civ. 2, 35. —- V. Hist. de C. et les considérations finales. Liv. lV. ch.'X, — ll. pp. 512-513 et 516. - Conf. avec Montesquieu, Grand. et Décad. des Rom. ch. XI. Voici l’inscription de Rimini auquel celui-ci fait allusion : « Imperator. miles. tirove. armate. quisquis. es. hic. 'sistita. . ¤ veœillum. sinito. arma. deponito. nec. citra. hunc. amnem. Ru- ¤ biccnem. signa. arma. eœercitumve traduciw.] vu . l5