Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 7.djvu/237

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BRINDES 233 sur tout adversaire un incontestable avantage, leur iné- branlable et touchante fidélité envers César les plaçait , dans l’estime méme de l’ennemi a une hauteur ou il `ne ` pouvait atteindre. Fait inouï -dans l’histoire, quand César V les appela à le suivre sur la route de la guerre civile, nul ne le délaissa, officier ou·soldat romain, nul, si ce n’est Labiénus, ainsi que nous l’avons dit. Ses antagonistes avaient compté sur la désertion en masse de ses hom- mes 1. Ils furent déçus. N’avaient=ils pas déjà misérable- ment échoué quand ils avaient voulu naguere disloquer son armée, à l’exemple de celle de Lucullus (VI, pp. 20`8 et s.; supra, p. 210). Labiénus lui-même arriva au camp ·de Pompée sans un seul légionnaire, ne menant derriere » · lui qu’une troupede cavaliers celtiques et germains. Et — comme s’ils tenaient à montrer que la guerre civile était 'leur affaire propre autant que celledu général, les soldats _ césariens décidèrent entre eux qu’ils lui feraient crédit, _ et jusqu’à la fin, de la solde douhlée qu’il leur avait pro- mise au début des opérations: ils voulurent, à frais com- _·muns, subvenir aux nécessités des plus pauvres: enfin, chaque officier de troupe entretint de ses deniers un cavalier. — _ César possédait la chose avant tout nécessaire 2 il avait Pays où cem le pouvoir absolu, militaire et politique 2 ilavait une ar- °“ “‘““'°‘ jour fait prisonnier. Mené devant le général républicain, il lui dé- clare qu`avec. dix de ses hommes, il se fait fort de tenir contre la meilleure des cohortes ennemies (500.hommes. Caes. Bell. Afrîc. . · _ L5). Aussi Napoléon dira-t-il que « les armées anciennes se battant u à l’arme blanche,'avaient besoin d’être composées d’hommes plus . ¤ exercés; c’étaient autant de combats singuliers... Ce que ce cen- « turion avançait était vrai : un soldat moderne qui tiendrait le même I a langage ne serait qu’un fanfaron! n (Précis des Guerres de Cés. ch. X , observation 5). - Que si l`on veut savoir quel esprit mili- taire animait lfarmée de César, qu’on lise les relations, annexéesà ses mémoires, de la guerre d'Afrique et de la seconde guerre d'Es- · pagne, l'une qui paraît avoir pour auteur un officier en second ordre, l’autre qui u'est qu’un journal de camp, dressé par un subal- terne(Bell. Afric. et Bell. Hispaniense). ' [App. 23. C. 2, 30. — Plut. Cœs. 29, et Pomp. 57 —- Alieno ease anime in milites neque ils possc persuaderi, uti cum defendant _ ' aut sequantur saltem (B. G. 1, 6.) -· V. aussi Cic. ad fam. 16, 12]