Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 7.djvu/257

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

E ·BHIN DES _, 253 tinction de personnes, sans exiger d’eux aucune promesse; et ce qu’ils réclamaient comme leur appartenant leur était rendu sans difticulté, sans regarder de pres au bien ou au mal fondé de leur demande. Ainsi agit·il envers Lucius Domitius 1 : il renvoya même à Labiénus, jusque dans le camp ennemi, et son argent et ses bagages. Malgré son extrême pénurie d’argent, il ne saisit jamais les biens énormes de ses adversaires, absents ou présents; et plutôt que de s’aliéner la classe des propriétaires, en · remettant en vigueur les contributions foncières, légale- ment dues, mais tombées en désuétude (VI, p. 6), il ' , aima mieux emprunter à ses amis. A ses yeux, vaincre l’ennemi ne constituait _que la moitié, moins que la moitié de sa tâche; et à 1’entendre 1u1·meme,‘ il ne .· pouvait imprimer a son œuvre le cachet de la durée qu’en faisant grâce aux vaincus 2. De même on le voit, ` ‘ [B. c I, 23, et supra p. 2&7, n. 2. — vi aussi App. 2, 38. - Cependant le fait a été d'abord contesté. Cic. ad Alt. 8, H.] . ‘ [On ne connaît bien César que quand on lit dans la correspon- dance de Cicéron, et la lettre qu’il écrivit à celui-ci (ad Alt. 9, 16),_ et celle qu’il adresse à vOppius et Balbus, ses familiers (ad All...9, 7, c). ll sait gré à Cicéron « d’avoir bien augure de lui :,rien n’est ¤ plus loin de lui que la cruauté... Peu lui importe que ceux qu’il • a mis en liberté [à Coriinium], s’en retournent à l'ennemi: il aime • mieux, avanttout, rester semblable à lui-même (niltil enim malo, • quam et mc mei similem cssc, et illas sui)! n — Et a Balbus : • J’agis d'autant plus volontiers selon votre conseil, que je ne fais, n d'ailleurs, que ce que j’ai résolu de moi·même, en me montrant ' • le plus doux possible, et en travaillant à me réconcilier avec ¤ Pompée. n lci je cite textuellement d'admirables paroles : • Tcmplenus hoc modo, si possumus omnium volunlales rccupcrarc » et diuturna victoria uti : quoniam reliqui crudelitatc odium e”`u— _ ¤ gere non potuerunl, neque vicloriam diutias lencrc prœtcr unum r L. Sullam, quèm imilaturus non sum. Hœc nova sit ratio vinccndi • ut misericordia et libcralilatc nasmuniamus. (Essayons par là n de ramener à nous, s'il est possible, les volontés de tous, et usons ` n ainsi de notre victoire d‘aujourd’hui : les `autres, se montrant n cruels, n’ont pu éviter la haine, et consolider la victoire, sauf un • seul, L. Sylla, que je n’imiterai point. Telle est, pour vaincre, ma » recette nouvelle : le pardon et la bienveillance me seront un » rempart). » Et il continue sur ce ton, en racontant comment il renvoye avec la vie, sauve, Gn. Magius, le second ingénieur de · Pompée qu’il ait fait prisonnier. - Balbus et Oppins, qui écrivent à César, à qui César répond, et dont Cicéron communique ici les dépêches; étaient des hommes importants. - L'nn, L. Cornelius